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C dans l'air du 5 septembre - Abayas, uniformes: Le style Macron
LES EXPERTS :
- Christophe BARBIER, éditorialiste politique, conseiller éditorial de la rédaction de Franc-tireur
- Nathalie SCHUCK, grand reporter pour le magazine Le Point
- Ăve ROGER, journaliste, spĂ©cialiste des questions de sociĂ©tĂ© et dâĂ©ducation
- FrĂ©dĂ©ric DABI, directeur gĂ©nĂ©ral Opinion de lâInstitut de sondages IFOP, auteur de La fracture, publiĂ© aux ArĂšnes
Lundi, quelque 12 millions dâĂ©lĂšves ont retrouvĂ© les bancs de lâĂ©cole partout en France. Un jour de rentrĂ©e, marquĂ© par lâentrĂ©e en vigueur de lâinterdiction de lâabaya et de son pendant masculin le qamis dans les Ă©tablissements scolaires. Une dĂ©cision prise la semaine derniĂšre, par le nouveau ministre de lâEducation nationale, au nom de la laĂŻcitĂ©. Ces vĂȘtements traditionnels dans les pays musulmans du Moyen-Orient sont prohibĂ©s au titre de la loi de 2004 sur le port de "signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les Ă©coles, collĂšges et lycĂ©es publics".
DâaprĂšs le ministĂšre de lâEducation nationale, 298 Ă©lĂšves se sont prĂ©sentĂ©es hier vĂȘtues dâune abaya et 67 ont refusĂ© de lâenlever. "Elles sont rentrĂ©es chez elles", a-t-il expliquĂ©, conformĂ©ment aux nouvelles rĂšgles mises en place. NĂ©anmoins, Gabriel Attal a prĂ©cisĂ© quâune lettre Ă "destination des familles" leur a Ă©tĂ© remise. Il a par ailleurs rappelĂ© que "la grande prioritĂ© Ă©tait au dialogue et Ă la pĂ©dagogie" en cette semaine de rentrĂ©e et de mise en application de cette dĂ©cision.
AprĂšs des mois de dĂ©bats dans les Ă©tablissements, le nouveau ministre de lâEducation nationale a tranchĂ©. "Il a Ă©tĂ© clair et je l'en fĂ©licite" a affirmĂ© lundi soir le prĂ©sident de la RĂ©publique, lors dâune longue interview accordĂ©e Ă Hugo DĂ©crypte. "Il n'y a pas la place pour les signes religieux" Ă lâĂ©cole. "Il faut discuter, expliquer" a affirmĂ© le chef de lâEtat qui a ajoutĂ© que "l'Ă©cole doit rester ce lieu neutre". Aujourdâhui "on ne peut pas faire comme si on vivait dans un pays oĂč la question Ă©tait apaisĂ©e. Si on n'est pas clair au niveau national, ce sont les enseignants et les directeurs d'Ă©tablissement qui sont renvoyĂ©s avec la pression sur le terrain". "Nous vivons aussi dans notre sociĂ©tĂ© avec une minoritĂ©, des gens qui, dĂ©tournant une religion, viennent dĂ©fier la RĂ©publique et la laĂŻcitĂ© (âŠ) Ăa a parfois donnĂ© le pire. On ne peut pas faire comme s'il n'y avait pas eu d'attentat terroriste et Samuel Paty", a-t-il dit, en rĂ©fĂ©rence Ă l'enseignant assassinĂ© le 16 octobre 2020, quelques jours aprĂšs avoir montrĂ© Ă ses Ă©lĂšves des caricatures de Mahomet.
Des propos qui ont fait bondir Ă gauche. De nombreux Ă©lus de la Nupes y ont vu un amalgame entre le port de l'abaya et le terrorisme. "Pour Emmanuel Macron, les jeunes filles qui portent lâabaya sont suspectes de vouloir dĂ©capiter leurs profs, câest ça ? Que cherche-t-il ? Provoquer les pires conflits ?", s'est par exemple insurgĂ© le dĂ©putĂ© insoumis JĂ©rĂŽme Legavre. Chez les socialistes, le premier secrĂ©taire Olivier Faure a, de son cĂŽtĂ©, dĂ©noncĂ© une "dĂ©rive aussi inquiĂ©tante que dangereuse". Des Ă©lus du PS mais aussi du PCF qui nĂ©anmoins approuvent lâinterdiction de lâabaya dans les Ă©tablissements scolaires au nom du principe de la laĂŻcitĂ© tandis que LFI dĂ©nonce une dĂ©cision islamophobe et que les Ă©cologistes parlent d'une "stigmatisation".
Une interdiction qui divise une partie de la classe politique, mais peu les Français, selon dernier un sondage Ifop pour Charlie Hebdo diffusĂ© mardi. Dans cette enquĂȘte, les sondĂ©s approuvent la dĂ©cision du ministre Ă 81 %, et ce soutien vaut quelle que soit la couleur politique des personnes interrogĂ©es. Ainsi, 58 % des sympathisants de La France insoumise y sont favorables, de mĂȘme que 81% des communistes, 73 % des socialistes et 79 % des Ă©cologistes.
Dans les Ă©tablissements scolaires oĂč lâon demandait Ă lâexĂ©cutif une clarification, la note adressĂ©e par le ministĂšre est un "soulagement". "On nous demandait, Ă nous chefs dâĂ©tablissement, de dĂ©terminer si la tenue Ă©tait religieuse ou non, et il y avait un traitement diffĂ©rent en fonction des Ă©tablissements. LĂ , maintenant, on a une position claire qui vient du ministĂšre et qui va nous permettre de faire appliquer la loi", a saluĂ© Carole Zerbib, cheffe d'Ă©tablissement Ă Paris et membre de l'Observatoire de la laĂŻcitĂ© du SNPDEN-UNSA. En 2022, plus de 4700 plaintes pour infraction Ă la laĂŻcitĂ©, câest-Ă -dire Ă la stricte sĂ©paration de lâEglise et de lâEtat, ont Ă©tĂ© enregistrĂ©es. Une augmentation de 120 % par rapport Ă lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente. En cause principalement : les abayas.
Le Conseil dâEtat se penchera Ă partir de ce mardi 15h00 sur le rĂ©fĂ©rĂ©-libertĂ©, une procĂ©dure dâurgence, dĂ©posĂ©e vendredi dernier au nom de lâassociation Action Droits des Musulmans (ADM) pour obtenir la suspension de cette interdiction. Les Sages ont 48 heures pour se prononcer.
InterrogĂ© hier soir Ă©galement sur la question du port de l'uniforme Ă l'Ă©cole, qui enflamme aussi les dĂ©bats d'un bout Ă l'autre de l'Ă©chiquier politique, le chef de lâEtat s'est dit favorable Ă des "expĂ©rimentations" et une "Ă©valuation", en se prononçant plutĂŽt pour une "tenue unique", "beaucoup plus acceptable pour les adolescents". "Sans avoir un uniforme, on peut dire : 'vous vous mettez en jeans, T-shirt et veste'", a-t-il fait valoir.
DIFFUSION : du lundi au samedi Ă 17h45 FORMAT : 65 minutes
PRĂSENTATION : Caroline Roux - Axel de TarlĂ© - REDIFFUSION : du lundi au vendredi vers 23h40
PRODUCTION DES PODCASTS: Jean-Christophe Thiéfine
RĂALISATION : Nicolas Ferraro, Bruno Piney, Franck Broqua, Alexandre Langeard, Corentin Son, BenoĂźt Lemoine
PRODUCTION : France Télévisions / Maximal Productions
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