C dans l'air l'invité avec Alain Minc, économiste et essayiste, auteur du Dictionnaire amoureux du pouvoir.

Thomas Cazenave, le ministre délégué aux Comptes publics et Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, ont défendu leur plan d'économies de 10 milliards d'euros en 2024, ciblant la transition écologique, le travail ou l'éducation, annoncé seulement deux mois après l'adoption du budget 2024 par le Parlement. Ils ont aussi annoncé de nouvelles économies pour 2025, avec 20 milliards d'euros de coupes supplémentaires.

Auditionné à l'Assemblée nationale le 6 mars, Thomas Cazenave a admis que la France est entrée “dans un nouveau contexte des finances publiques marqué par une conjoncture moins favorable et des taux d'intérêt élevés". Bruno Le Maire de son côté affirme que "ça n'est jamais agréable ni sympathique" de couper dans le budget de l'État, mais "c'est tout simplement nécessaire". Le ministre de l'Économie envisage un projet de loi de finances rectificative 2024 cet été, en fonction "de nos recettes fiscales". Pour garantir que le déficit revienne sous 3% en 2027, un tour de vis supplémentaire devra surtout s'appliquer sur le budget 2025 de l'État et de la Sécurité sociale.

Le chômage est aussi visé avec une nouvelle réforme pour durcir les règles d'indemnisation ainsi qu’une reprise en main de l'assurance chômage par l'État, aujourd'hui, pilotée par les partenaires sociaux au sein de l'Unédic. Pour Eric Heyer, économiste et directeur du département analyse et prévision de l'Observatoire Français des Conjonctures Economiques de Sciences Po, “on va faire peser une grande partie de ces économies sur ceux qui ne travaillent pas. Les deux cibles sont les chômeurs et les retraités".

Alain Minc est économiste et essayiste. Il a publié en novembre dernier son Dictionnaire amoureux du pouvoir, aux éditions Plon-Grasset. Il reviendra sur le plan d'économies de Bercy.