C dans l'air l'invité du 30 janvier avec Stéphane Foucart, journaliste au Monde, auteur de l'article "Eaux en bouteille : des pratiques trompeuses à grande échelle" publié par le quotidien Le Monde.

Ce mardi, la cellule investigation de Radio France et Le Monde ont publié une enquête qui révèle que Nestlé et d'autres industriels ont caché au public que l’eau qu’ils pompaient était contaminée et qu'ils ont eu recours à des systèmes de purification interdits, alors que l'eau pure doit être vendue naturelle. Afin d'assurer une "sécurité alimentaire", Nestlé Waters - leader mondial sur le marché et propriétaire des marques Vittel, Hépar, Perrier et Contrex - aurait utilisé des traitements interdits sur ses eaux minérales.

Issue d'une directive européenne, la réglementation interdit toute désinfection des eaux minérales qui doivent être naturellement de haute qualité microbiologique, contrairement à l'eau du robinet qui est désinfectée avant de devenir potable. Mais Nestlé Waters a confirmé avoir utilisé des traitements à base d'ultraviolets et de charbon actif. L'entreprise justifie le recours à ces techniques par les "évolutions de l'environnement autour de ses sources, qui peuvent parfois rendre difficile le maintien de la stabilité des caractéristiques essentielles" de ses eaux, autrement dit leur absence de pollution.

L’enquête publiée ce mardi révèle également que le gouvernement d’Élisabeth Borne savait depuis 2021 que plusieurs industriels de l’agroalimentaire avaient appliqué des traitements et filtrages interdits sur leurs eaux en bouteille. Selon une enquête de l’Igas qui a publié un rapport en juillet 2022, plus d’un tiers des marques d’eaux embouteillées en France subiraient des traitements non conformes, et 100 % des marques d’eau de Nestlé sont concernées.

Stéphane Foucart est journaliste, auteur de l'article "Eaux en bouteille : des pratiques trompeuses à grande échelle" publié dans le journal Le Monde. Il reviendra sur l’enquête publiée ce mardi qui révèle que Nestlé et d’autres industriels ont purifié illégalement de l’eau contaminée pour continuer de la vendre.