C dans l'air l'invitée du 31 janvier avec Ingrid Kragl, directrice de l’information chez l'ONG Foodwatch.

Le Monde et la cellule investigation de Radio France ont découvert que plusieurs industriels du secteur agroalimentaire appliquaient à leurs eaux en bouteille des traitements interdits. Parmi eux, l’entreprise Nestlé, accusée d'avoir purifié illégalement de l’eau contaminée pour continuer de la vendre. La directrice de l’information de l'ONG Foodwatch, Ingrid Kragl, a annoncé porter plainte contre le géant suisse Nestlé.

Les autorités françaises ont été informées à partir de 2021 que le groupe Nestlé Waters, leader mondial sur le marché et propriétaire des marques Vittel, Hépar, Perrier et Contrex, a eu recours à des traitements interdits sur des eaux minérales, afin de garantir "leur sécurité alimentaire". À l’été 2021, lors d'une réunion à Bercy, la multinationale dit avoir besoin de filtrer au maximum ses eaux à cause de nombreuses contaminations bactériennes de ses exploitations. Nestlé a demandé au gouvernement de lui accorder la permission d’utiliser les filtres les plus puissants, avec une filtration à moins de 0,8 micron. Pourtant, selon un avis de 2003 de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments, ce genre de filtres ne sont pas autorisés pour les eaux minérales naturelles et eaux de source car elles sont normalement “microbiologiquement saines”. Ils sont uniquement acceptés pour traiter l’eau du robinet ou les eaux rendues potables par traitement.

Le 25 mars 2021, Foodwatch publiait chez Robert Laffont une étude qui dévoile les mensonges de l'industrie agroalimentaire et ses fraudes. L'ONG révélait qu’en France, une épice sur 2 est frauduleuse, que 43 % des miels présentent des défauts de composition, de qualité ou sont faussement étiquetés français. Selon la Commission européenne, les pertes pour l'industrie liées à ces fraudes alimentaires sont estimées à environ 30 milliards d'euros chaque année. L'ONG Foodwatch, de son côté, affirmait que 400 postes ont été perdus en 10 ans à la répression des fraudes.

Ingrid Kragl reviendra sur le dépôt de plainte de l’ONG Foodwatch à l’encontre du géant suisse Nestlé.