C dans l'air du 2 avril 2024 - Israël frappe l'Iran, le monde craint la réplique

C'est peut-être l'attaque de trop pour l'Iran. Lundi, des avions de chasses israéliens auraient frappé le consulat iranien de Damas, en Syrie, faisant onze morts, dont 7 Gardiens de la révolution et deux hauts-gradés de la Force Al-Qods, selon le bilan de l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Alors que les secouristes s'afféraient encore autour du bâtiment réduit en cendres, le président iranien Ebrahim Raïssi a déclaré mardi que cette attaque "ne resterait pas sans réponse". Israël est-il allé trop loin ? Après des frappes ces dernières semaines sur des alliés du régime iranien, c'est cette fois un bâtiment officiel de l'Iran, et donc son intégrité territoriale, qui est visé. Alors qu'Israël n'a toujours pas revendiqué les frappes aériennes, la Russie a déjà qualifié l'attaque d'"inacceptable".

Les inquiétudes autour de l'Iran sont d'autant plus fortes que la République des mollahs est soupçonnée de poursuivre l'enrichissement de son uranium en vue d'obtenir l'arme nucléaire. Fin février, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a fait part de ses "inquiétudes grandissantes. D'après l'instance onusienne, l'Iran possède déjà 27 fois plus d'uranium enrichi que la limite autorisée par l'accord international de 2015 encadrant les activités atomiques de Téhéran en échange d'une levée des sanctions internationales. Bien que l'Iran franchisse fréquemment ces normes, aucune résolution n'a été présentée devant le Conseil de sécurité de l'ONU depuis novembre 2022. En manque de soutien, l'AIEA semble impuissante pour mener à bien sa mission de contrôle.

Pendant ce temps, rien ne s'arrange du côté de Gaza. Lundi, l'armée israélienne a confirmé avoir retiré ses troupes de l'hôpital al-Chifa, laissant derrière elle un complexe en ruine. Médecins et civils palestiniens ont annoncé avoir découvert des dizaines de corps dans l'établissement soupçonné par Israël d'abriter un centre de commandement opérationnel du Hamas. Pour ne rien arranger à la situation, l'armée israélienne a visé un convoi humanitaire lundi, tuant sept bénévoles de l'ONG américaine World Central Kitchen qui distribuait des repas dans la bande de Gaza. "J'ai le cœur brisé et je suis en deuil", a écrit sur X (ex-Twitter) le chef hispano-américain José Andrés, fondateur de l'ONG, en appelant le "gouvernement israélien" à "mettre fin à ce massacre aveugle" contre les "civils et les travailleurs humanitaires". Les condamnations internationales se sont multipliées à la suite de ce que Benjamin Netanyahu qualifie de "frappe non-intentionnelle".

Les témoignages de mauvais traitements sur les détenus palestiniens se multiplient également en provenance des prisons israéliennes où près de 10 000 d'entre eux sont enfermés. Des ONG israéliennes dénoncent les "abus systématiques", des actes de torture et appellent la communauté internationale à réagir.

Quelles conséquences après les frappes israéliennes sur le consulat iranien de Damas ? Où en est l'Iran sur son objectif d'obtenir l'arme nucléaire ? Et les récentes lignes rouges franchies par Israël peuvent-elles changer le cours de la guerre contre le Hamas ?

LES EXPERTS :
- FRÉDÉRIC ENCEL - Docteur en géopolitique, maître de conférences à Sciences Po Paris, auteur de "Les voies de la puissance" 
- AGNÈS LEVALLOIS - Spécialiste du Moyen Orient et vice-présidente de l'Institut de Recherche et d’Études Méditerranée Moyen-Orient 
- MARIAM PIRZADEH - Journaliste, ancienne correspondante à Téhéran - France 24
- ALAIN PIROT - Journaliste spécialiste des questions de défense, ancien correspondant à Jérusalem

C'est peut-être l'attaque de trop pour l'Iran. Lundi, des avions de chasses israéliens auraient frappé le consulat iranien de Damas, en Syrie, faisant onze morts, dont 7 Gardiens de la révolution et deux hauts-gradés de la Force Al-Qods, selon le bilan de l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Alors que les secouristes s'afféraient encore autour du bâtiment réduit en cendres, le président iranien Ebrahim Raïssi a déclaré mardi que cette attaque "ne resterait pas sans réponse". Israël est-il allé trop loin ? Après des frappes ces dernières semaines sur des alliés du régime iranien, c'est cette fois un bâtiment officiel de l'Iran, et donc son intégrité territoriale, qui est visé. Alors qu'Israël n'a toujours pas revendiqué les frappes aériennes, la Russie a déjà qualifié l'attaque d'"inacceptable".

Les inquiétudes autour de l'Iran sont d'autant plus fortes que la République des mollahs est soupçonnée de poursuivre l'enrichissement de son uranium en vue d'obtenir l'arme nucléaire. Fin février, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a fait part de ses "inquiétudes grandissantes. D'après l'instance onusienne, l'Iran possède déjà 27 fois plus d'uranium enrichi que la limite autorisée par l'accord international de 2015 encadrant les activités atomiques de Téhéran en échange d'une levée des sanctions internationales. Bien que l'Iran franchisse fréquemment ces normes, aucune résolution n'a été présentée devant le Conseil de sécurité de l'ONU depuis novembre 2022. En manque de soutien, l'AIEA semble impuissante pour mener à bien sa mission de contrôle.

Pendant ce temps, rien ne s'arrange du côté de Gaza. Lundi, l'armée israélienne a confirmé avoir retiré ses troupes de l'hôpital al-Chifa, laissant derrière elle un complexe en ruine. Médecins et civils palestiniens ont annoncé avoir découvert des dizaines de corps dans l'établissement soupçonné par Israël d'abriter un centre de commandement opérationnel du Hamas. Pour ne rien arranger à la situation, l'armée israélienne a visé un convoi humanitaire lundi, tuant sept bénévoles de l'ONG américaine World Central Kitchen qui distribuait des repas dans la bande de Gaza. "J'ai le cœur brisé et je suis en deuil", a écrit sur X (ex-Twitter) le chef hispano-américain José Andrés, fondateur de l'ONG, en appelant le "gouvernement israélien" à "mettre fin à ce massacre aveugle" contre les "civils et les travailleurs humanitaires". Les condamnations internationales se sont multipliées à la suite de ce que Benjamin Netanyahu qualifie de "frappe non-intentionnelle".

Les témoignages de mauvais traitements sur les détenus palestiniens se multiplient également en provenance des prisons israéliennes où près de 10 000 d'entre eux sont enfermés. Des ONG israéliennes dénoncent les "abus systématiques", des actes de torture et appellent la communauté internationale à réagir.

Quelles conséquences après les frappes israéliennes sur le consulat iranien de Damas ? Où en est l'Iran sur son objectif d'obtenir l'arme nucléaire ? Et les récentes lignes rouges franchies par Israël peuvent-elles changer le cours de la guerre contre le Hamas ?

LES EXPERTS :
- FRÉDÉRIC ENCEL - Docteur en géopolitique, maître de conférences à Sciences Po Paris, auteur de "Les voies de la puissance" 
- AGNÈS LEVALLOIS - Spécialiste du Moyen Orient et vice-présidente de l'Institut de Recherche et d’Études Méditerranée Moyen-Orient 
- MARIAM PIRZADEH - Journaliste, ancienne correspondante à Téhéran - France 24
- ALAIN PIROT - Journaliste spécialiste des questions de défense, ancien correspondant à Jérusalem