L’évaluation du niveau de douleur d’un patient est une caractéristique fondamentale pour les professionnels de santé. Elle leur permet d’adapter un traitement médicamenteux et de suivre son évolution, afin de proposer des alternatives si le résultat n’est pas celui espéré. La Haute Autorité de Santé reconnait plusieurs types d’échelles de la douleur, adaptées au public rencontré.

Évaluer la douleur chez un patient adulte et capable

Le patient adulte qui peut communiquer avec le corps médical est capable d’évaluer lui-même l’intensité perçue de la douleur. Il utilise généralement pour cela l’échelle visuelle analogique dite EVA, graduée de 0 à 10 ou 100. Lorsque le résultat donné par le patient est supérieur à 4 ou 40, le professionnel de santé doit prévoir une prise en charge de la douleur.

L’échelle verbale simple est un autre outil utilisé pour les adultes. Elle se divise en cinq seuils. Le seuil 0 correspond à l’absence de douleur, le seuil 1 à une douleur faible, le seuil 2 à une douleur modérée, le seuil 3 à une douleur intense et le seuil 4 à une douleur extrême. La prise en charge de la douleur est assurée dès que l’évaluation égale ou dépasse le seuil 2.

Évaluer la douleur chez un jeune enfant

Les enfants ne peuvent pas toujours exprimer avec des mots ce qu’ils ressentent, c’est pourquoi une échelle des visages a été mise en place afin d’identifier leur niveau de douleur. Nommée FPS-R, pour faces pain scale -revised, elle représente 6 visages allant d’un faciès décontracté et souriant à un visage déformé et plissé par la douleur. L’enfant montre celui qui correspond à son ressenti, et le soignant convertit l’image en chiffre, allant de 0 à 10. La douleur est prise en considération au-delà d’un score de 3 sur 10.

L’échelle d’inconfort et de douleur du nouveau-né, EDIN, s’attache à évaluer la douleur continue des nouveau-nés et bébés prématurés jusqu’à environ 3 mois. Elle liste une série de caractéristiques comme la qualité du sommeil, la crispation du visage ou la détente musculaire. Le score final permet d’estimer si une prise en charge est nécessaire pour soulager la douleur du nourrisson.

En cas de soin ponctuel pouvant occasionner de la douleur, les soignants utilisent plutôt l’échelle DAN, douleur aigüe du nouveau-né, chez les bébés. Celle-ci se base sur des critères visuels et sonores comme l’intensité des cris ou les grimaces faciales. Elle aide les professionnels à évaluer l’efficacité d’une solution analgésique lors d’un soin douloureux.

D’autres échelles pour les personnes en situation de handicap ou les cas particuliers

Chaque échelle est valable dans un environnement bien précis, et certaines d’entre elles sont donc plus efficaces dans certains cas. Par exemple, l’échelle FLACC est internationalement reconnue pour l’évaluation des patients en post-opératoire. L’échelle DESS se base sur les spécificités des personnes handicapées afin de proposer un référentiel permettant d’identifier et traiter une douleur probable ou assurée. Chez la personne âgée, le soignant utilisera l’échelle ECPA, Doloplus ou Algoplus.

La pluralité de tous ces systèmes garantit une meilleure évaluation personnalisée de la douleur, pour des soins plus efficaces et plus confortables.



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