En juillet dernier, le décès d’un petit garçon de deux ans a secoué l’État du Nevada, plongeant dans l’angoisse tous les parents de jeunes enfants des États-Unis. À la suite d’une baignade dans des sources d’eau chaude, le garçonnet a contracté une infection dont les conséquences sont presque toujours fatales. L’amibe Naegleria fowleri est en effet responsable de la mort de 153 personnes sur les 157 infectées depuis 1962.

L’amibe mangeuse de cerveau, microscopique mais redoutable

Présente uniquement dans les eaux douces telles que les lacs et les rivières, Naegliria fowleri est un micro-organisme qui apprécie la chaleur. Il se développe principalement dans les milieux humides et chauds, et peut résister aux températures jusqu’à 65°C. En revanche, le froid l’incommode, bien qu’il se montre capable de résister aux eaux glacées hivernales sous une forme kystique.

Amphizoïque, l’amibe mangeuse de cerveau peut aussi bien vivre à l’état libre qu’en parasitant un individu ou un animal. Dans ce cas, ce micro-organisme profite de la pression de l’eau exercée sur la cavité nasale lors de la nage, d’un plongeon ou d’une activité nautique pour pénétrer par le nez dans le cerveau de son hôte. Il s’introduit plus volontiers chez les enfants en bonne santé, dont les parois nasales s’avèrent plus poreuses et facilitent le passage de l’amibe.

En suivant le nerf olfactif, Naegleria fowleri atteint le cerveau et entraine rapidement une destruction massive des tissus physiologiques en phagocytant les cellules nerveuses. S’en suivent différents phénomènes comme des hémorragies, des œdèmes ou des nécroses. L’amibe libère aussi des molécules pathogènes qui détruisent les cellules cérébrales, dont l’hydrolase acide, les phospholipases ou l’enzyme neuraminidase.

C’est ce que l’on nomme la méningoencéphalite amibienne primitive (MEAP), responsable de 90% des décès des sujets atteints.

En tant qu’agent biologique dangereux, Naegleria fowleri est classé pathogène de groupe 3, ce qui signifie qu’il ne peut être manipulé que dans des laboratoires de niveau de sûreté biologique 3 ou plus.

Quels sont les signes cliniques de la MEAP ?

Avec une période d’incubation allant de 1 jour à deux semaines, la méningoencéphalite se déclare par des troubles divers tels qu’une fièvre élevée, des nausées, des douleurs à la tête et au niveau des yeux. La maladie progresse rapidement, et les symptômes suivants sont caractéristiques d’une méningite avec une raideur dans la nuque, un inconfort à la lumière, des convulsions et l’atteinte des nerfs du crâne. Après une période similaire au coma, le patient décède dans les 3 à 10 jours qui suivent.



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