Responsable de la hausse des risques de maladie cardiovasculaire et de déclin cognitif précoce, le stress n’a pas fini de nous en faire voir de toutes les couleurs. Bien qu’il puisse s’avérer positif dans certaines situations de la vie en déclenchant une mise en action, le stress devient vite délétère lorsqu’il s’installe de façon permanente. Une personne qui vit une période de vie difficile, avec beaucoup de pression et de contraintes, a souvent l’air plus âgée. C’est maintenant un fait avéré : le stress fait vieillir l’organisme plus vite, et d’une façon parfois irréversible.

Les télomères, des marqueurs du vieillissement précoce des cellules

Pour savoir comment le stress agit sur l’organisme, et s’il fait véritablement vieillir nos cellules, des chercheurs se sont intéressés aux télomères. C’est le nom que l’on donne à l’extrémité des chromosomes, une zone constituée d’ADN et de protéines qui joue un rôle protecteur par rapport à l’information génétique. Concrètement, les télomères maintiennent la structure du chromosome et évitent que, lors de la réplication des gènes, l’ADN soit effiloché donc modifié. Au fil des réplications, les télomères raccourcissent jusqu’à disparaitre. On parle alors de sénescence de la cellule : les fonctions de celle-ci commencent à se dégrader, induisant un vieillissement qui aboutit à la mort de la cellule.

Les télomères raccourcissent naturellement au fur et à mesure des années, mais leur raccourcissement trop rapide ou provoqué par des causes extérieures est un signe concret de vieillissement précoce. 

Une étude menée en 2014 sur les effets du stress chronique pendant un an sur 239 femmes établit que le cumul d’évènements à potentiel stressant induit une diminution significative de la longueur des télomères. Il est donc prouvé que le stress régulier est délétère pour la santé, et provoque un raccourcissement précoce des télomères, donc un vieillissement plus rapide des cellules.

Le stress contribue à la formation de radicaux libres

Outre le fait que le stress chronique peut agir sur l’ADN même des cellules, il participe aussi au vieillissement précoce de l’organisme par un mécanisme plus connu du grand public. L’oxydation ou stress oxydatif résulte d’un déséquilibre entre la présence de radicaux libres et celle d’antioxydants dans l’organisme. 

Rappelons d’abord ici en quoi consiste un radical libre. Cet atome ou molécule dispose d’un électron en plus ou en moins, qui va le ou la rendre instable. Or, une molécule ou un atome instable n’a qu’un seul but : capter ou céder un électron afin de retrouver l’équilibre. Les mouvements désorganisés du radical libre créent des réactions en chaîne qui peuvent affecter considérablement les cellules. Le corps contient des antioxydants apportés notamment par l’alimentation, qui contribuent à désactiver les radicaux libres pour qu’ils ne produisent pas de dommages dans l’organisme. Seulement, si le nombre de radicaux libres est trop élevé, les antioxydants ne suffisent plus à contrer la situation...



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