Que ce soit pour des raisons écologiques ou éthiques, le végétarisme est particulièrement mis à l’honneur ces dernières années. Si tout le monde peut trouver du plaisir à consommer des repas sans protéines animales, tenir un régime qui les exclut complètement n’est peut-être pas réalisable pour certaines personnes. Une large étude a en effet identifié des gènes corrélés à la capacité à se satisfaire physiologiquement d’un régime végétarien ou omnivore.

Une première dans l’histoire de la nutrition

De nombreuses études se sont déjà penchées sur le lien entre la génétique et les goûts alimentaires. Une étude britannique portant sur des jumelles a ainsi démontré que l’attirance pour certains aliments comme l’ail ou le café provenait en partie de l’expression des gènes, à hauteur de respectivement 46 et 41%. Le reste dépend de notre environnement, de notre éducation ou de notre volonté propre.

En 2003, c’est le gène TAS2R38 qui est identifié et corrélé à la sensation d’amertume dans les fruits et légumes. Enfin, Danielle Reed et son équipe ont mis en évidence que la perception du sucré était influencée à 30% par les gènes grâce à une étude portant sur de vrais jumeaux.

Mais l’étude parue le 4 octobre de cette année s’attaque à une problématique inédite. Elle met en lumière le lien entre végétarisme et génétique, sans en tirer de conclusion certaine, mais en proposant toutefois des spéculations jusque là complètement ignorées des spécialistes en nutrition.

Ce que dit l’étude sur le végétarisme

Intitulée « Genetics of vegetarianism: A genome-wide association study », l’étude chinoise s’est portée sur plus de 5000 végétariens stricts, c’est-à-dire ne consommant ni viande, ni volaille, ni poisson. Le groupe témoin comportait plus de 329 000 personnes omnivores.

D’après l’analyse de marqueurs situés sur les gènes, l’équipe a identifié 34 gènes qui pourraient jouer un rôle dans le végétarisme, dont 3 se montreraient particulièrement intéressants. TMEM241, NPC1 et RMC1 interfèrent en effet dans le métabolisme des lipides et participent à la fonction cérébrale. Toujours d’après les chercheurs, il serait possible que les personnes disposant d’un bagage génétique favorable au végétarisme soient capable de synthétiser de façon endogène les lipides présents dans les protéines animales et essentiels au développement du cerveau, tandis que les personnes n’ayant pas ce bagage éprouvent le besoin de consommer des produits animaux pour bénéficier desdites graisses.

Comme l’indique le docteur Yaseen, co-auteur de l’étude, la science doit maintenant approfondir cet axe afin de mieux accompagner les personnes qui souhaitent modifier leur régime alimentaire, quelles qu’en soient les raisons.




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