Améliorer la qualité de ses rapports sexuels, lorsqu’il y en a, n’est pas souvent sur la liste des priorités des personnes dépressives. Pourtant, une vie sexuelle agréable peut contribuer à améliorer les symptômes dépressifs. Le frein réside souvent dans le désir sexuel, fortement inhibé par la dépression. Il faut alors mobiliser de nouvelles ressources et communiquer avec son partenaire pour retrouver l’envie et l’énergie de se faire plaisir.

Les effets chimiques et psychologiques de la dépression sur la libido

En cas de dépression, l’équilibre des neurotransmetteurs est fortement perturbé. Les molécules qui influencent l’humeur et le désir sexuel comme la sérotonine, la dopamine et la noradrénaline, sont généralement inhibées par la dépression. Ce phénomène réduit la motivation à rechercher le contact physique, puisque la récompense correspondante est amoindrie. De plus, la fatigue chronique et la baisse générale d’énergie du sujet dépressif contribuent à réduire l’intérêt pour l’activité sexuelle.

D’un point de vue psychologique, les sensations de tristesse persistante, de désespoir et d’estime de soi très basse constituent un vrai frein au désir sexuel. Toute l’anxiété et tout le stress générés par la situation de dépression entravent la capacité de la personne à se détendre et à se montrer réceptive aux stimulations sexuelles.

Les médicaments antidépresseurs tels que les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine peuvent aussi affecter la libido ou rendre l’érection et l’orgasme plus difficiles.

Les approches thérapeutiques

En premier lieu, si traitement il y a, des ajustements peuvent être faits par le médecin prescripteur en cas d’effets secondaires. Un changement de médicament, une modification des doses peuvent aider à dépasser une dysfonction érectile ou des difficultés à atteindre l’orgasme.

La psychothérapie s’avère particulièrement bénéfique pour soulager les symptômes dépressifs et ouvrir la voie au désir sexuel. La thérapie cognitivo-comportementale, plus particulièrement, aide à modifier les pensées négatives qui entourent la sexualité ou d’autres aspects de la vie. En abordant les problèmes relationnels et d’estime de soi, la thérapie a souvent un impact positif sur la vie sexuelle.

La limitation du stress et de l’anxiété est un autre pôle majeur sur lequel agir. Par des techniques reconnues comme le yoga, la pleine conscience, le sport ou la marche, les personnes dépressives peuvent stimuler la libération d’hormones du plaisir et renouer avec leurs sensations corporelles. En se montrant plus détendues et plus apaisées, elles parviennent à s’ancrer davantage dans le moment de la relation pour vivre le plaisir sexuel tel qu’il est, sans souci de performance.

La communication, primordiale pour faire revivre le désir

Discuter des effets de la dépression sur la libido permet de partager les doutes et anxiétés au sujet de la vie sexuelle avec le partenaire. Le préambule à la reprise de l’intimité physique passe souvent par ce stade d’intimité émotionnelle, avec des moments qualitatifs partagés sous la forme de câlins et de massages. La dépression est aussi l’occasion d’expérimenter la vie sexuelle autrement, avec une approche plus sensorielle et peut-être plus douce, axée sur le cheminement à deux plutôt que sur la recherche du plaisir à tout prix.




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