Dans notre société, on dit volontiers des personnes qui font preuve de beaucoup d'agressivité qu'elles ont trop de testostérone. Cette hormone sexuelle masculine, également présente chez les femmes à un moindre degré, engendre effectivement des comportements particuliers tels que la libido. Mais est-elle aussi responsable des conduites agressives remarquées chez certaines personnes ?


Le rôle de la testostérone chez l'homme


L'homme présentant le taux le plus élevé de testostérone des deux sexes, c'est donc lui qui profite le plus de ses effets. Lors de la puberté, la hausse de production de la testostérone se trouve à la base de nombreux changements tels que l'apparition des poils, la mue de la voix ou le développement des muscles.


Jusqu'à 30 ans environ, ce taux reste relativement stable malgré des variations journalières remarquables. Il est dosé entre 10 et 30 nmol/l de sang. Un taux trop faible peut être corrélé à une libido absente, à un moindre développement des organes génitaux ou à des troubles de l'érection.


Le rapport entre testostérone et comportement social


Sur la base d'une étude publiée par le Trinity College de Dublin, des résultats surprenants apparaissent. Comme on le soupçonne souvent de prime abord, le taux élevé de testostérone chez l'homme entraine une réaction potentiellement plus agressive face à la provocation. Mais, en l'absence de conflit, les hommes qui présentaient les taux de testostérone les plus hauts étaient également plus enclins à se montrer empathiques et généreux envers les autres participants.


Coauteur de l'étude, Jean-Claude Dreher établit ainsi la conclusion à donner à ses résultats. L'agressivité nécessaire au mâle dominant d'un groupe est contrebalancée par sa capacité à partager ses ressources. En d'autres termes, un homme dominant est capable de se faire respecter dans un groupe à la fois en donnant des réponses agressives à ses adversaires, et en se montrant généreux avec ses semblables pour asseoir sa position.


Et chez les femmes ?


Une étude antérieure, publiée en 2009 dans le magazine Nature, établissait que les femmes ayant reçu de la testostérone faisaient preuve d'un comportement plus équitable que celles n'en ayant pas reçu. Le rapport des comportements sociaux avec cette hormone qualifiée de virile est donc plus complexe qu'il n'y parait, et pourrait bien inclure une proportion non négligeable de biais psychologique.



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