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Les virus, on tend à s'en méfier. À leur simple évocation, les Français adoptent volontiers masque FFP2, gel hydroalcoolique et distanciation sociale, la faute en partie aux derniers évènements sanitaires qui ont accru la méfiance générale contre les épidémies.


Et si, pour changer, les virus se mettaient à notre service et contribuaient à nous soigner ? L'idée ne date pas d'hier. Populaire au début du 20ème siècle, puis oubliée après le succès des antibiotiques, la phagothérapie revient peu à peu sur la scène médicale. Elle dispose en effet de certains atouts par rapport aux antibiotiques, mais sa mise en œuvre n'est pas forcément si simple.


En quoi consiste la phagothérapie ?


C'est le biologiste français Félix d'Hérelle qui découvre, après moults expériences, le principe de la phagothérapie. Il parvient en effet à guérir de la dysenterie des populations infectées en leur injectant un virus capable d'éliminer les bacilles dysentériques. Le taux de réussite est flagrant : sur les 10 000 premiers cas, seul un patient ne répond pas au traitement.


Concrètement, la phagothérapie consiste à injecter dans l'organisme d'une personne infectée par une bactérie un virus capable de détruire ladite bactérie. Les virus bactériophages lytiques, appelés plus simplement phages, ne représentent aucun danger pour l'homme puisqu'ils ne s'attaquent qu'aux bactéries.


Pour obtenir des virus en quantité suffisante à la guérison, il faut prélever les bactéries responsables de l'infection et les mettre en contact avec différents phages en laboratoire. Le phage capable d'infecter la bactérie va se multiplier à l'intérieur de cette dernière. À la mort de la bactérie, les phages vont se répandre dans le milieu de culture. Ils seront donc plus nombreux que les autres virus, et pourront être récupérés pour être introduits dans l'organisme du patient.


Pourquoi la phagothérapie intéresse-t-elle à nouveau les médecins ?


La découverte des antibiotiques a révolutionné la médecine en permettant le traitement rapide et généralisé de populations atteintes d'infections. Cependant, l'usage trop vaste de l'antibiothérapie a entrainé le développement de bactéries plus résistantes, contre lesquelles il devient difficile de trouver un remède précis.


Les virus phages, au contraire, sont très nombreux. Il y en a donc toujours une sorte capable d'éradiquer une bactérie, même si celle-ci a muté.


Les contraintes de la phagothérapie


Si ce type de traitement peine à s'installer en France, c'est parce qu'il est réalisé sur-mesure. Or, prescrire une phagothérapie individualisée est à la fois complexe, puisqu'il faut mener les expériences permettant de définir le bon phage à utiliser, et contraignant, puisque la règlementation impose la vérification de l'innocuité et de la qualité de chaque traitement.


Les recherches sur le sujet sont actuellement en plein essor. L'Inserm a notamment obtenu un financement conséquent pour créer une base de données de phages, et une équipe de chercheurs de Montpellier met en place un système permettant de tester l'efficacité des phages sur chaque bactérie.



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