De nombreux pays ont permis l'usage de la pilule abortive. Ainsi, elle est autorisée en France depuis 40 ans. Cette technique d'avortement médicamenteux pourra être pratiquée dans un nouveau pays, le Japon, mais son usage sera assorti du respect d'une condition.


L'autorisation du conjoint obligatoire


Les autorités japonaises se sont enfin décidées à autoriser, d'ici la fin de l'année, la vente de la pilule abortive. Mais elles mettent à son usage une condition qui révolte de nombreuses associations.


En effet, les femmes ne pourront y avoir recours de leur propre chef. Elles devront obtenir l'accord de leur conjoint pour y avoir accès. Une loi sur la santé, datant de 1948, serait à l'origine de cette disposition restrictive.


L'Organisation mondiale de la santé a déjà demandé au Japon, à plusieurs reprises, de renoncer à une clause qui lui paraît abusive. Le Japon n'est d'ailleurs pas le seul pays au monde à conditionner la délivrance de la pilule abortive à l'accord du conjoint.


Une véritable violence


De nombreuses associations ont vivement protesté contre cette obligation, pour les femmes, de demander l'autorisation de leur partenaire avant de pouvoir utiliser une pilule abortive.


Les femmes peuvent donc être forcées à mener à son terme une grossesse qu'elles ne désirent pas. Les associations y voient une véritable violence et même une forme de torture.


Par ailleurs, de nombreuses voix se sont fait entendre pour rappeler qu'une telle mesure revient à refuser aux femmes le droit de gérer leur propre corps. Ainsi, le corps des femmes serait, en quelque sorte, la propriété de leurs conjoints.


Pour certains, une telle décision illustre le peu d'intérêt que porteraient les autorités à la santé des femmes. Dans une société dont le caractère patriarcal n'est pas effacé par la modernité, celle des hommes paraît plus importante.


En effet, s'il a fallu plusieurs décennies pour autoriser la pilule restrictive, et encore avec une restriction qui en limite l'intérêt pour les femmes, quelques mois ont suffi pour accepter le viagra.


Enfin, cette pilule, au coût important, ne sera pas prise en charge par l'assurance maladie, ce qui est un sujet d'inquiétude supplémentaire.



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