La graisse fantôme est un phénomène psychologique qui affecte certaines personnes après une perte de poids significative. Bien qu'elles aient perdu une grande quantité de graisse corporelle, elles continuent de se percevoir comme étant plus volumineuses qu’elles ne le sont réellement. Cela peut affecter leur perception corporelle, leur confiance en elles, et même leur santé mentale.
Laurence Murillo, diététicienne-nutritionniste, explique que ce phénomène est une sorte de persistance de l’image corporelle. Pendant les années où une personne a vécu avec un excès de poids, son cerveau a intégré cette image comme la norme. Même après une transformation physique, l’esprit met du temps à rattraper cette nouvelle réalité. C décalage peut entraîner un trouble de la perception corporelle, où l’esprit reste attaché à l’ancienne image.
Cela s’explique par le fait que notre cerveau crée une sorte de "carte mentale" de notre corps, basée sur la manière dont nous ressentons et percevons notre forme et notre taille. Lorsqu’un individu perd beaucoup de poids, cette carte mentale ne se réajuste pas automatiquement. Il faut du temps, des efforts, et parfois même un accompagnement psychologique pour redéfinir cette perception. Ce phénomène est comparable à ce que vivent certaines personnes amputées avec des douleurs de "membre fantôme". Le cerveau garde des souvenirs sensoriels qui ne correspondent plus à la réalité physique.
Il est donc important d’accompagner la perte de poids d’un travail sur l’acceptation de soi et l’image corporelle. Ce n’est pas seulement un processus physique mais aussi psychologique, nécessitant parfois l’aide de professionnels, comme des psychologues spécialisés dans les troubles de l'image corporelle.
Mais attentio, il ne faut pas confondre la graisse fantôme avec la dysmorphophobie. Cette dernière est une pathologie psychologique plus sévère. Les personnes atteintes de ce trouble ont une obsession démesurée et souvent irrationnelle envers des défauts perçus dans leur apparence, même si ces défauts sont mineurs ou inexistants. Cela les conduit à une détresse importante et à des comportements compulsifs, comme se regarder constamment dans le miroir, éviter les interactions sociales, ou chercher des interventions esthétiques.
En revanche, la graisse fantôme peut générer un malaise, mais il n’atteint pas nécessairement le niveau de gravité de la dysmorphophobie. Cependant, dans certains cas, la graisse fantôme peut évoluer vers des troubles de l’image corporelle plus sérieux, comme la dysmorphophobie, si la perception erronée persiste et s’aggrave.
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