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Si l’impact de l’alimentation ultra-transformée sur notre santé n’était pas encore suffisamment clair, deux chercheuses en nutrition et santé mentale ont récemment publié un état des lieux quant au lien entre la malbouffe et les symptômes dépressifs. Le constat est sans appel : une alimentation pauvre en micro-nutriments déclenche un phénomène appelé « faim cérébrale », qui peut entrainer des difficultés à réguler ses émotions, mais aussi davantage de violence verbale et de manifestations de dépression.
Un rapport clairement établi depuis plusieurs années
En 2021, deux autrices scientifiques, Bonnie Kaplan et Julia Rucklidge, publient un article dans le magazine Science Alert au sujet des conséquences qu’induit la consommation de malbouffe régulière sur la santé mentale. Elles ne sont pas les premières à souligner le rapport de cause à effet. Des dizaines d’études s’y sont intéressées et montrent que les personnes qui suivent un régime de type méditerranéen, avec une grande proportion de végétaux, sont en meilleure santé mentale que les personnes qui ont une alimentation moins équilibrée.
Mieux, certaines expériences révèlent que des personnes atteintes de dépression guérissent plus souvent lorsqu’elles associent leur traitement avec un régime alimentaire sain que lorsqu’elles se contentent de prendre des médicaments. Le taux de rémission passe alors de moins de 1 sur 10 pour celles qui conservent de mauvaises habitudes nutritionnelles à 1 sur 3 chez celles qui adoptent une bonne alimentation.
Pourquoi la malbouffe favorise la dépression et l’anxiété ?
Plusieurs pistes sont évoquées afin d’expliquer le lien entre malbouffe et dépression. D’abord, la nourriture industrielle ultra-transformée est très pauvre en micro-nutriments. Or le cerveau a besoin d’une variété d’une trentaine de ces éléments pour fonctionner correctement. En état de « faim cérébrale », l’organisme présente des dysfonctionnements et va par exemple éprouver des difficultés à résoudre les problèmes quotidiens, occasionnant stress et idées noires.
Ensuite, la consommation à outrance de nourriture riche en sucre, en sel et en gras produit une inflammation systémique de l’organisme. Dans un tel état, le cerveau reçoit des molécules pro-inflammatoires qui interfèrent avec le fonctionnement normal des neurotransmetteurs. Parmi ceux-là, certaines molécules participent à la régulation de l’humeur. L’inflammation systémique aboutit donc à une moins bonne gestion des variations émotionnelles, qui peut induire l’apparition d’anxiété et de troubles dépressifs.
Enfin, alors que les acides gras consommés dans le cadre d’un régime méditerranéen sont bénéfiques au cerveau, les acides gras trans et saturés omniprésents dans la malbouffe s’avèrent très mauvais pour la santé. Leur consommation est associée à une baisse générale de la fonction cognitive, et plus précisément de la mémoire. Quand on sait que le déclin cognitif œuvre en faveur de la dépression, le lien entre malbouffe et troubles dépressifs n’en est que conforté.
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