Accusés d’engendrer de l’anxiété et de la dépression chez les personnes vulnérables, les réseaux sociaux contribuent aussi à véhiculer des images très éloignées de la réalité. S’ils s‘avèrent parfois bénéfiques, notamment en maintenant le lien entre les personnes éloignées, ils peuvent exercer une forte influence sur des troubles tels que la dysmorphophobie.

Quelques explications sur la dysmorphophobie

Ce trouble psychologique se caractérise par la préoccupation excessive envers un défaut perçu dans l’apparence. Ce défaut est généralement minime, et semble imperceptible aux autres. Il devient pourtant l’objet d’une obsession telle que l’individu passe des heures à le regarder sous tous les angles, à essayer de le dissimuler ou de le corriger. Il faut bien comprendre que la dysmorphophobie n’est pas de la vanité : c’est un vrai trouble, handicapant au quotidien pour la personne qui en souffre.

La dysmorphophobie coexiste avec ou entraine d’autres troubles psychologiques comme la dépression, les troubles alimentaires, les troubles obsessionnels compulsifs et les troubles anxieux.

Les réseaux sociaux, immense miroir déformant

Les images partagées sur les réseaux sociaux véhiculent des standards de beauté très élevés, voire irréalistes, et souvent trompeurs. Influencés par des célébrités, des personnes suivies ou des amis, les utilisateurs consomment de plus en plus de contenus qui reflètent la perfection esthétique – corps mince, musclé et sans défaut. La constante exposition à ces idéaux incite à la comparaison sociale. Chaque individu évalue sa propre apparence, lui accordant une notion de valeur. Dès lors, l’insatisfaction corporelle se lie profondément à l’estime de soi, qui diminue à chaque fois que la personne se trouve face à de nouvelles représentations de la perfection.

Le problème majeur des réseaux sociaux, c’est qu’ils renvoient une image très éditée de la réalité. Avec les filtres, les outils d’édition de photo, mais aussi la mise en scène, les influenceurs modifient considérablement leur corps. La norme en termes de photos s’éloigne donc de la réalité pour proposer un idéal inatteignable sans retouches.

Le lien falsifié entre corps parfait et bonheur

Le corps parfait présenté sur les réseaux sociaux n’est pas qu’un idéal esthétique, il symbolise aussi la réussite, la santé et le bonheur. Cette association profonde, pourtant fausse, exerce une pression immense sur les individus prédisposés à la dysmorphophobie. Ceux-ci se persuadent que, s’ils parviennent à éliminer leurs défauts physiques, ils atteindront une vie sereine et épanouie.

Des pistes pour changer de regard sur soi

Heureusement, les réseaux sociaux comportent aussi quelques belles initiatives qui visent à prévenir le développement de troubles de l’estime de soi. Certains contenus représentent des gammes larges de types corporels, afin de souligner la beauté de tous les corps. D’autres comptes se concentrent sur la normalisation des imperfections avec des photos non retouchées mettant en avant la cellulite, les vergetures ou les peaux atypiques. S’abonner à de tels flux permet de se rattacher progressivement à la réalité et à l’idée que le bonheur est accessible à tous, qu’importe l’apparence.



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