Il n'existe pas de « dopage » par matière fécale reconnu officiellement dans le domaine médical ou sportif. Cependant, il y a des traitements et des thérapies liées aux transplantations de microbiote fécal (TMF), utilisées pour rétablir l'équilibre du microbiote intestinal chez des patients souffrant de maladies comme l'infection à Clostridium difficile. Or le microbiote intestinal a un impact significatif sur la santé générale, y compris sur le métabolisme, l'immunité et, potentiellement, la performance physique.
Donc certaines théories suggèrent que la modulation du microbiote intestinal pourrait améliorer les performances physiques, mais ce domaine reste largement spéculatif et non validé pour l'amélioration directe de la performance sportive. Les recherches sur le lien entre microbiote et performance sportive sont encore en cours, mais elles ne concernent pas l'utilisation du microbiote comme forme de dopage.
Parmi ces recherches,il faut citer celles récentes qui ont étudié une bactérie appelée Veillonella. Cette découverte a suscité un grand intérêt dans le domaine de la science du sport et de la médecine.
Veillonella et la performance sportive :
Les chercheurs ont découvert que les athlètes d'endurance, comme les coureurs de marathon, ont une concentration plus élevée de bactéries Veillonella dans leur microbiote intestinal par rapport à des personnes moins actives. Cette bactérie semble jouer un rôle dans le métabolisme de l'acide lactique, un sous-produit de l'effort intense qui est généralement associé à la fatigue musculaire.
La Veillonella a la capacité de convertir l'acide lactique en propionate, un acide gras à chaîne courte. Le propionate est une source d'énergie pour le corps et pourrait, en théorie, améliorer les performances sportives en réduisant l'accumulation d'acide lactique dans les muscles, retardant ainsi la fatigue et permettant à l'athlète de maintenir un effort intense plus longtemps.
Études sur la Veillonella :
Dans une étude réalisée en 2019, les chercheurs ont transplanté cette bactérie chez des souris, et les résultats ont montré une amélioration significative de leur endurance. Cela a soulevé la question de savoir si cette bactérie pourrait être utilisée de manière bénéfique chez les athlètes humains pour améliorer les performances.
Dopage à la matière fécale ?
Bien qu’il soit encore prématuré de parler de "dopage" à la matière fécale, l'idée que la modification du microbiote intestinal puisse influencer les performances sportives est en train de prendre de l'ampleur. Si la Veillonella peut effectivement améliorer la performance en retardant la fatigue, il n'est pas exclu que des athlètes ou des équipes cherchent à l'exploiter, de manière éthique ou non, dans l'avenir. Cependant, cette forme d'optimisation biologique n'est pas encore officiellement classée comme du dopage, mais elle pourrait être surveillée par les autorités antidopage si les recherches continuent à démontrer un effet significatif sur la performance.
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