Quand un mammifère poilu, comme un chien, se retrouve mouillé, il se secoue vigoureusement pour se débarrasser de l'eau. Ce comportement est une solution ingénieuse pour éviter de rester trempé et prévenir des problèmes comme l'hypothermie. Mais d'un point de vue scientifique, le mécanisme qui déclenche ces secousses est bien plus complexe qu'il n'y paraît.
Au cœur de cette réaction se trouvent des récepteurs sensoriels particuliers appelés C-LTMRs (C-low threshold mechanoreceptors). Ces récepteurs sont situés dans la peau et sont extrêmement sensibles aux légers mouvements ou étirements de la peau causés par la présence de l'eau. Lorsqu'un animal est mouillé, le poids de l'eau qui imprègne son pelage tire légèrement sur sa peau, activant ces récepteurs.
Une fois que les C-LTMRs sont stimulés, ils envoient un signal nerveux au cerveau de l’animal, indiquant que l’eau est présente sur son corps. Le cerveau réagit en déclenchant un réflexe de secousse pour se débarrasser de l’eau. C’est là que la protéine Piezo2 joue un rôle essentiel. Piezo2 est une protéine spécialisée qui se trouve sur les cellules nerveuses sensibles à l'étirement et aux pressions mécaniques. Elle agit comme un détecteur, réagissant aux forces mécaniques exercées par l'eau et convertissant ces forces en signaux électriques transmis au système nerveux. En d’autres termes, Piezo2 permet aux récepteurs de sentir la pression de l’eau et de déclencher la réponse appropriée.
La secousse elle-même est un mouvement précis et coordonné. Les mammifères qui se secouent peuvent atteindre des vitesses de rotation impressionnantes, ce qui maximise l’élimination de l'eau tout en évitant de gaspiller trop d’énergie. Des études ont montré que ce mouvement est étonnamment efficace, permettant de retirer environ 70 % de l'eau de leur pelage en seulement quelques secousses.
Ce mécanisme est crucial non seulement pour se débarrasser de l’eau, mais aussi pour éliminer les irritants comme la boue ou les parasites. C’est une adaptation essentielle pour la survie, car rester mouillé peut entraîner une perte de chaleur corporelle, tandis que l'accumulation de saleté ou de parasites peut causer des infections. En résumé, grâce aux récepteurs C-LTMRs et à la protéine Piezo2, les animaux poilus disposent d'un moyen incroyablement efficace et précis de se secouer pour se protéger des éléments extérieurs.
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