Les spécialistes du climat ne cessent de tirer la sonnette d'alarme : si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas réduites de manière significative, le réchauffement de la planète continuera de provoquer des événements climatiques extrêmes.


Mais au XIXe siècle et au début du siècle suivant, la majorité des scientifiques ne voyaient pas les choses ainsi. Pour eux, le principal danger auquel était confrontée l'humanité était le refroidissement de la Terre.


Il fallait donc trouver d'urgence des moyens pour la réchauffer et rendre ainsi la vie plus supportable sur notre planète. C'était notamment la conviction d'un certain William Lamont Abbott.


Cet ingénieur respecté, membre du conseil de l'université d'Illinois, n'était pas un fantaisiste ni un illuminé. Pourtant, ce qu'il proposait, à la fin des années 1920, pour assurer l'avenir de la planète, ferait bondir d'indignation les écologistes d'aujourd'hui.


En effet, pour réchauffer la planète, il préconisait de brûler toutes ses réserves de charbon. La combustion de toutes ces ressources fossiles ferait aussitôt remonter les températures moyennes. Ce serait la meilleure manière d'éviter cet inéluctable refroidissement de la planète qui, selon les contemporains de l'ingénieur, représentait, pour l'avenir de l'humanité, le péril le plus grave.


Objet de toutes nos craintes, ce réchauffement de la planète était alors vu comme un moyen d'accroître la surface cultivable de la Terre. Même les régions polaires, devenues plus tempérées, se mettraient à produire du blé ou des légumes.


Brûler toutes les réserves de charbon aurait encore une autre vertu. Elle permettrait d'éviter le spectre de la faim, dans un contexte de très forte augmentation de la population mondiale.


William Lamont Abbott exhortait donc tous les gouvernements à recenser les ressources de leur sous-sol et à mettre le feu sans tarder à tout le charbon découvert.


Si quelques scientifiques ont tenté d'alerter sur les dangers d'une telle théorie, d'autres, comme le physicien suédois Svante Arrhenius, ont également fait un lien entre l'émission de C02 et l'amélioration du sort de l'humanité. Ses travaux lui ont même valu un prix Nobel en 1903.



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