Ce ne sont pas seulement des tableaux ou des sculptures que certains peuples se font voler par des conquérants peu scrupuleux. Des ressources naturelles peuvent aussi faire partie du butin.


Il s'agit notamment de plantes ou d'animaux, qui servent ensuite à mettre au point de nouveaux produits. De nombreux secteurs, comme les industries pharmaceutique ou cosmétique, ou celles des semences ou des compléments alimentaires, les utilisent ensuite.


Mais les brevets déposés à l'occasion de la mise au point de ces produits et de certaines inventions ne tiennent pas toujours compte du lieu d'origine des plantes ou des animaux, ni des droits que peuvent avoir, à cet égard, les peuples autochtones concernés.


En effet, ces derniers peuvent mettre en œuvre, aussi bien dans les façons culturales que dans l'utilisation des plantes, par exemple, un savoir-faire traditionnel que les brevets, souvent déposés par de grands groupes, ne reconnaissent pas.


De tels procédés, qui peuvent menacer la biodiversité et méconnaître les droits des populations indigènes, ont reçu le nom de "biopiraterie".


C'est pour mettre fin à de telles dérives que l'ONU s'efforce de faire aboutir un traité international sur la question. Pour l'heure, les 190 pays membres de l'Agence onusienne de la propriété intellectuelle (Ompi) ont entrepris des négociations qui devraient durer jusqu'au 24 mai.


Le projet d'accord stipule que les demandes de brevets devront s'accompagner de la mention du pays dans lequel les ressources nécessaires à la mise au point d'un produit ou d'une invention ont été prélevées.


Si les peuples locaux ont fourni, à cet égard, des savoirs utiles, ils devront être également associés à ce dépôt de brevet. Les partisans du texte en attendent plus de transparence et une meilleure reconnaissance des droits des peuples concernés.


Quant à ses détracteurs, ils y voient plutôt une entrave à la recherche et à l'innovation. Pour l'instant, des désaccords persistent, notamment sur la présence et la nature des sanctions à prévoir pour les contrevenants. D'où la crainte de certains que le traité n'ait qu'une portée symbolique.



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