On sait que, pour le gouvernement de Vichy, et le maréchal Pétain le premier, l'une des causes de la défaite de 1940 est à chercher dans l'"esprit de jouissance" dont auraient fait preuve les Français depuis le Front populaire.


Il est notamment symbolisé, aux yeux des dirigeants de Vichy, par la diminution de la durée hebdomadaire de travail et par les premiers congés payés octroyés aux Français en 1936.


Mais cette volonté de s'amuser s'incarne aussi dans la danse, qu'on voudrait proscrire. En effet, l'heure n'est plus à l'amusement, mais à l'effort. Aussi de nombreux textes interdisent les bals. Et ce, avant même la mise en place du régime de Vichy.


En effet, les dancings sont interdits dès mai 1940. Au moment de l'invasion allemande, en juin, toutes les fêtes populaires sont proscrites. Une interdiction reprise en 1941 par l'État français.


Des sanctions souvent inefficaces


Malgré les difficultés du moment, et peut-être à cause d'elles, les Français ont toujours envie de danser. Aussi, malgré les interdictions, les bals clandestins se multiplient.


En dehors du cinéma, les loisirs étaient rares, et les gens avaient peu d'occasions de s'évader d'une réalité quotidienne dramatique. Les danseurs étaient le plus souvent des jeunes gens.


Ils choisissaient des endroits isolés, à la campagne, pour organiser leurs bals. Ils se tenaient ainsi dans des maisons vides ou des hangars désaffectés. Mais certains avaient tout de même lieu dans des bars ou des hôtels.


Les gens dansaient au son de l'accordéon mais découvraient aussi les rythmes du jazz ou de la musique "zazou". Malgré des interdictions réitérées, et le zèle de la police, de nombreux bals clandestins se sont tenus durant toute l'Occupation.


Il est vrai que les amendes infligées aux contrevenants, d'un montant assez modique, n'étaient pas très dissuasives. Les sanctions prévues à l'encontre des propriétaires des lieux accueillant les bals étaient parfois plus efficaces.


En effet, s'ils étaient convaincus d'avoir organisé de tels divertissements, ils risquaient la fermeture de leur établissement et la confiscation du matériel. Dans certains, ils pouvaient même être emprisonnés.



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