L'expression "qui aime bien châtie bien" est formée de deux termes qui peuvent, à première vue, paraître contradictoires. En effet, elle implique que l'amour, ou l'affection, portés à quelqu'un, est proportionnel aux châtiments qu'on lui inflige.


Une telle relation, entre des termes qui peuvent, aujourd'hui, sembler antinomiques à certains, vient sans doute de la valeur éducative longtemps accordée aux punitions corporelles.


Autrement dit, un père ou un maître ne battraient un enfant que pour le corriger (un mot à double sens) de ses défauts ou de ses mauvaises dispositions.


Aujourd'hui, cependant, l'expression peut s'appliquer à des parents ou des pédagogues qui recherchent le même résultat, mais par de simples remontrances, sans recourir à la férule des maîtres d'antan.


Une expression qui remonte loin dans le temps


Mais d'où vient cette expression ? Elle est tirée d'une expression latine, dont elle n'est en fait que la traduction : "qui bene amat bene castigat". On sait en effet que, pour les anciens, une éducation digne de son nom n'allait guère sans des châtiments corporels.


Les maîtres romains, en effet, n'hésitaient pas à battre leurs élèves avec une baguette de bois, la fameuse férule, ou même des lanières de cuir.


Mais cette conception d'une affection qui s'appuie sur une impitoyable sévérité s'autorise même de la Bible. En effet, l'un des Proverbes attribués au Roi Salomon parle de l'Éternel qui "châtie celui qu'il aime". Et d'ajouter :"Comme un père l'enfant qu'il chérit".


Mais une telle vision de l'éducation, où l'amour se manifeste à coups de trique, n'est pas partagée par tous, même durant l'Antiquité. Ainsi Aristophane, dans sa pièces "Les nuées", écrite au Ve siècle avant J.-C., tourne en dérision cette méthode éducative.


Il y montre un fils qui, se réclamant de cette filiation entre amour et violence, bât son père comme plâtre. une situation à rebours de la pratique habituelle, faite pour déclencher les rires.


Il est plus difficile, aujourd'hui, de montrer son affection à un enfant en lui infligeant une correction. Et elle ne pourrait prendre la forme d'une fessée, châtiment interdit depuis 2019.



Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.