On le sait, on doit la guillotine à Joseph-Ignace Guillotin, un médecin qui voyait dans cet instrument un mode d'exécution plus "humain". La mort donnée par cette lame tranchante serait instantanée, évitant ainsi des souffrances inutiles aux suppliciés. En effet, la perte de connaissance provoquée par la section de la moelle épinière serait immédiate.
Le docteur Guillotin propose cette machine, pour l'exécution des criminels, en présentant, en 1789, son projet de réforme du droit pénal. Il y voit aussi une forme d'égalité, jusque dans la mort, puisque tous les condamnés seraient désormais exécutés de cette manière.
Au départ, la lame de la guillotine avait une forme convexe, comme celle des haches dont se servaient les bourreaux pour décapiter leurs victimes.
Mais selon "Les Mémoires de Sanson", le bourreau qui, comme ses ancêtres, détenait la fonction d'exécuteur des hautes œuvres de la capitale, c'est Louis XVI en personne qui aurait émis des doutes sur l'efficacité de ce nouvel instrument de mise à mort.
Féru de mécanique, le Roi aurait fait observer qu'une lame de forme arrondie n'était pas la mieux faite pour couper une tête de façon nette. Pour préciser sa pensée, il aurait alors dessiné une guillotine pourvue d'une lame à la forme inclinée.
Les mémoires de Sanson étant les seuls à relater cette anecdote, elle est à prendre avec précaution. Il est avéré, en revanche, que le mécanicien allemand Tobias Schmidt, qui a participé à la conception de la machine, a préconisé une lame oblique. Elle lui paraissait en effet plus efficace que les formes convexe ou droite.
Essayée d'abord sur des moutons, la guillotine fut utilisée, pour la première fois, le 25 avril 1792, pour décapiter un être humain.
Il ne semble d'ailleurs pas que la lame inclinée ait l'efficacité qu'on lui a prêtée. En effet, l'examen des cadavres de personnes guillotinées montre que les chairs des condamnés étaient déchiquetées et non pas coupées d'une manière franche. Enfin, le prétendu caractère humain de ce châtiment serait démenti par des témoignages faisant état de la persistance d'un certain état de conscience après la décapitation.
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