Les médecins s'intéressent depuis longtemps à ce qu'ils appellent la lucidité terminale, ou paradoxale. Elle désigne, chez des personnes sur le point de mourir, ce qui s'apparente à un regain d'activité cérébrale.


Ainsi, des malades plongés dans un état comateux reprennent alors conscience. Et des patients atteints de démence récupèrent des souvenirs et une certaine capacité de réflexion.


Les idées de certains mourants s'éclaircissent soudain et ils peuvent même retrouver de l'appétit. De telles situations ont été observées par environ un tiers des personnels soignants et des bénévoles impliqués dans les soins palliatifs.


Sur les 83 cas de lucidité terminale recueillis par un médecin, sur une période de 250 ans, environ 90 % se sont produits une semaine avant le décès. Parfois cet état est constaté quelques minutes seulement avant la mort.


Mais comment expliquer cette soudaine résurgence de facultés mentales dont l'altération, à cette étape finale de la vie, paraissait définitive ?


Un phénomène étrange, qui demeure une énigme


Ce retour fugace à la lucidité provoque un grand soulagement pour le malade, qui se sent souvent apaisé. Il entraîne aussi, chez ses proches, des réactions de joie et d'espoir bien compréhensibles. C'est donc un phénomène vécue de manière positive.


Et pourtant, cette amélioration est trompeuse. Cet épisode fugitif n'est hélas qu'un sursis, plus ou moins bref, qui prélude à une mort prochaine.


Mais il demeure en grande partie un mystère. Pour certains médecins, il s'agirait d'un mécanisme de défense du cerveau. L'altération continue des fonctions vitales l'amènerait à augmenter le volume d'oxygène dans l'organisme.


D'où le sursaut d'énergie du moribond, et le retour de facultés qui semblaient enfuies. Un phénomène qui peut faire penser, d'une certaine manière, à la présence élevée d'ondes gamma chez des patients, et aussi des animaux, ranimés à temps après avoir subi un arrêt cardiaque.


Or ces ondes témoignent d'un net regain d'activité cérébrale. Si les scientifiques ne parviennent pas, pour l'instant, à expliquer cet étrange phénomène ante-mortem, c'est qu'ils sont loin de comprendre tous les mécanismes mis en œuvre par le cerveau.



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