Les régimes autoritaires s'efforcent souvent de réduire au maximum les influences venues de l'extérieur, qu'ils tendent à assimiler à des ingérences dans leurs affaires intérieures.


Les dirigeants russes ont déjà donné des exemples de cette attitude. La Tchétchénie, l'une des Républiques composant la fédération de Russie, vient encore de l'illustrer.


Son ministre de la Culture a en effet donné une consigne peu banale : tous les morceaux de musique joués sur le territoire de la République doivent avoir une certaine cadence, ni trop lente ni trop rapide.


Et le ministre va jusqu'à préciser le nombre de battements qui doivent rythmer toutes ces œuvres : entre 80 et 116 par minute. Dans ce cas, ni l'hymne russe ni même l'hymne tchétchène, dont le tempo est inférieur à 80 battements par minute, ne pourraient être joués dans la République.


Le but de cette mesure est clair. Les œuvres composées et jouées dans le pays doivent respecter les traditions musicales propres à la Tchétchénie. Il est donc interdit, à l'avenir, de s'inspirer de rythmes étrangers, surtout occidentaux, qui se signalent par des cadences inconnues des véritables musiciens tchétchènes.


Sous couleur de préserver les coutumes nationales, et l'indépendance du pays, il s'agit avant tout de fermer la Tchétchénie à des influences étrangères jugées délétères.


La plupart des rythmes musicaux contemporains, venus surtout des pays occidentaux, tombent sous le coup de cette interdiction. Ils devront faire place aux rythmes plus lents des chansons traditionnelles de cette partie de la Russie.


Les artistes ont jusqu'au 1er juin pour réécrire leurs compositions dans un tempo plus lent. Faute de quoi, ces morceaux ne pourraient plus être joués en public. Cette mesure sera cependant malaisée à faire appliquer, car il est facile, aujourd'hui, de ralentir ou d'accélérer un morceau musical.


Des régimes jugés proches de la Russie, comme celui de la Géorgie, adoptent aussi des mesures tendant à restreindre l'influence étrangère. En effet, malgré une vive opposition populaire, le Parlement géorgien vient d'adopter une loi défavorable aux médias et aux ONG dont plus de 20 % du financement provient de l'étranger.



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