La localisation des quartiers populaires au nord-est des grandes villes est souvent due à des facteurs historiques, géographiques, et socio-économiques. Plusieurs exemples en Europe, comme Paris, Londres, ou Milan, montrent que ces quartiers tendent à se concentrer dans des zones nord-est, où des dynamiques urbaines spécifiques ont façonné ces régions.
Rôle des vents dominants et de l'industrialisation
Les vents dominants, qui soufflent généralement d'ouest vers l'est en Europe, ont joué un rôle majeur dans le développement des quartiers populaires au nord-est des grandes villes. Les industries lourdes, sources de pollution, étaient souvent situées à l'est pour éviter que les fumées et les nuisances ne se répandent vers les quartiers riches situés dans le centre et à l'ouest de la ville. Dans Paris, par exemple, des quartiers comme Saint-Denis et Aubervilliers au nord-est ont vu l’installation de nombreuses usines au XIXe siècle, attirant une population ouvrière. Une étude publiée dans Urban Studies a démontré que l’industrialisation a contribué à la ségrégation socio-économique, les zones industrielles restant souvent défavorisées.
Accessibilité et logement abordable
Les quartiers au nord-est sont souvent mieux desservis en transport pour permettre l'accès rapide aux centres industriels en périphérie. Cette accessibilité, couplée à des loyers plus abordables, a attiré une population à faible revenu, notamment les immigrés venus chercher du travail. Par exemple, le 93 en région parisienne, devenu un lieu emblématique des banlieues populaires, est le résultat de l’expansion industrielle et du besoin de logement bon marché pour les classes ouvrières.
Exemples de villes similaires
Londres présente un schéma similaire avec des quartiers comme Tower Hamlets et Hackney à l'est, développés autour du port et des industries, tandis que l'ouest restait plus résidentiel et privilégié. À Milan, le nord-est, vers Sesto San Giovanni, est aussi historiquement associé aux travailleurs, en raison de son passé industriel.
A noter qu’une autre logique a également influencé l'établissement des quartiers privilégiés : l'altitude. Depuis l'Antiquité, les classes aisées ont privilégié les hauteurs des villes. Cette tendance s'observe dès l'époque romaine, avec l'exemple d'Auguste installant son palais sur le mont Palatin, créant ainsi un précédent suivi par la noblesse romaine. Au Moyen Âge, les seigneurs ont perpétué cette tradition avec leurs châteaux construits en hauteur.
Cette préférence pour les hauteurs se retrouve dans d'autres villes européennes comme Barcelone, où les quartiers huppés occupent la "zona alta". Cette localisation offrait plusieurs avantages : une meilleure circulation de l'air, une protection contre les odeurs désagréables des activités urbaines et une distance par rapport aux nuisances de la ville basse au début du XXe siècle.
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