On n'imagine pas plus un Père Noël sans barbe blanche qu'une sorcière sans balai. Cet objet familier, que la sorcière enfourche pour se rendre au sabbat, fait partie de ses attributs les plus connus.


Mais la sorcière montée sur son balai volant n'est vraiment représentée ainsi qu'à partir du XVe siècle. Auparavant, elle était plutôt censée se déplacer à dos de bouc ou de sanglier.


N'oublions pas que la plupart des sorciers sont des femmes. Le balai étant associé à leurs activités domestiques, elles pouvaient le garder chez elles sans attirer les soupçons.


Rappelant le balai en genêt des druides gaulois, aux vertus magiques, ce banal outil de nettoyage pouvait se transformer, sous l'incantation de la sorcière, en une monture aérienne.


Au Moyen-Âge, dans certains pays, le balai était aussi associé à certaines légendes, comme celle qui voyait en lui l'instrument nécessaire au nettoyage de la maison avant Noël, de façon à recevoir dignement les fées du foyer.


Mais d'autres explications ont été apportées à l'usage du balai par les sorcières. L'une d'elles se réfère à l'habitude qu'avaient déjà certains, au Moyen-Âge, de se droguer avec de l'ergot de seigle, une substance hallucinogène.


Ingérée par voie orale, elle provoque des vomissements. Des femmes auraient alors trouvé un autre moyen. Elles auraient passé cette substance sur le manche d'un balai, puis l'auraient mis en contact avec les muqueuses génitales.


Elles se seraient alors "envolées" pour un voyage psychédélique qui, à l'époque, fut pris pour un sabbat satanique. On peut trouver d'autres explications du même ordre, inspirées notamment par la psychanalyse.


Ainsi, selon certains auteurs, le manche du balai représente le phallus. En le chevauchant, les sorcières s'attribuent donc un membre viril. Autrement dit, elles prennent le pouvoir qu'elles n'ont pas. Ce serait donc une revendication féministe avant l'heure.


On a d'ailleurs cru discerner dans ces chevauchées nocturnes une façon d'échapper à la couche conjugale et à l'emprise d'un mari dominant. D'ici à voir dans ces sabbats de sorcières une tentative de libération sexuelle, il n'y avait qu'un pas.



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