On classera plutôt à "droite" un homme politique aux idées conservatrices et attaché à un certain réalisme en matière économique, et à "gauche" un politicien défendant des valeurs plus progressistes.


Mais à quand remonte ce clivage essentiel de notre vie politique ? Et pourquoi utiliser des termes qui évoquent plutôt des directions ?


Pour le comprendre, il faut remonter aux débuts de la Révolution française. On se souvient que Louis XVI avait convoqué, en mai 1789, les États Généraux, pour redresser les finances du pays.


Ces députés, qui appartenaient aux trois Ordres traditionnels (noblesse, clergé et tiers-état) s'étaient transformés en Assemblée Nationale le 17 juin.


Quelques mois après, le 28 août 1789, les députés sont appelés à se prononcer sur une question d'une grande importance, qui engage l'avenir. En effet, ils doivent décider de l'attribution des pouvoirs entre les deux principaux acteurs de la vie politique, le Roi et l'Assemblée Nationale.


Certains députés sont partisans d'une Monarchie constitutionnelle, dans laquelle le Roi conserverait d'importants pouvoirs. Ils voudraient notamment lui accorder un droit de veto absolu, qui permettrait au monarque de s'opposer, de manière définitive, à une loi votée par l'Assemblée.


D'autres députés veulent, au contraire, renforcer les prérogatives de l'Assemblée. Ils ne veulent attribuer au Roi qu'un droit de veto suspensif, qui ne lui permettrait de bloquer une loi que durant un temps déterminé.


Pour y voir plus clair, et pouvoir compter les membres de chaque camp, on demande aux députés de se répartir dans la salle où ils siègent. Les partisans d'une Monarchie forte se placent à droite de l'hémicycle, ceux d'un renforcement des pouvoirs de l'Assemblée s'assoient sur les bancs de gauche.


C'est ainsi que sont nées ces notions de "droite" et de "gauche", qui structurent notre vie politique jusqu'à aujourd'hui.


Il est à noter que, dans la Convention nationale, une assemblée qui siège de 1792 à 1795, les députés les plus radicaux se placent, non à gauche de l'hémicycle, mais en haut. D'où leur surnom de "Montagnards". Assis plus bas, les députés modérés héritent du surnom de "Plaine" ou de "Marais".



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