Les relations entre les États ne passent pas seulement par les canaux traditionnels de la diplomatie. Elles peuvent emprunter d'autres voies, comme le sport.
Mais la Chine en a imaginé une autre, encore plus originale. Pour nouer des contacts avec d'autres pays, elle utilise les pandas qui vivent, pour l'essentiel, dans les forêts du Sichuan, l'une des provinces de la Chine.
Avec son air un peu pataud, et les taches noires de ses yeux, cet animal est devenu le symbole des menaces qui pèsent sur la faune mondiale.
La Chine a donc pris l'habitude de cette "diplomatie du panda". Quand elle souhaite améliorer ses relations avec un autre État, elle lui prête un panda. En échange d'une somme d'argent notable et de l'assurance qu'il sera accueilli dans les meilleures conditions. Quant aux oursons nés à l'étranger, ils deviennent la propriété de la Chine.
Cette pratique ne date pas d'hier, mais elle prend d'abord la forme de dons. Elle était déjà à l'honneur chez les Empereurs chinois, et la Chine nationaliste donne un panda aux États-Unis, en 1941, pour les remercier de leur aide durant la Seconde Guerre mondiale.
Mais elle connaît un véritable renouveau depuis la mise en place de la Chine communiste, en 1949. Entre 1957 et 1982, la Chine a en effet donné pas moins de 23 pandas à 9 pays.
À chaque fois, il s'agissait de manifester, par ce geste, la volonté de la Chine d'améliorer ses relations avec l'État concerné. Ce don pouvait aussi consacrer le réchauffement des relations bilatérales. À partir de 1984, les autorités chinoises remplacent le don par un prêt de 10 ans.
Mais cette "diplomatie du panda" peut jouer dans l'autre sens. Quand la Chine n'est pas satisfaite de ses relations avec un autre pays, elle fait revenir ses pandas. C'est ce qui se passe actuellement avec les États-Unis et le Royaume-Uni. Le rapatriement des pandas est désormais considéré comme un signe de tension dans les relations internationales.
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