Un insecticide connu pour sa toxicité, le chlordécone, a été utilisé durant vingt ans en Martinique et en Guadeloupe. Plus de neuf habitants sur dix auraient été intoxiqués par cette substance. Mais aujourd'hui le dossier risque d'être classé sans suite, en raison d'une possible prescription.


Une substance toxique


Le chlordécone a été utilisé, dans les plantations de bananes de la Martinique et de la Guadeloupe, de 1972 à 1993. Pourtant, cet insecticide était connu comme un produit dangereux depuis les années 1960.


Et, de fait, on retrouverait la trace de cet insecticide dans les sols, les cours d'eau et la mer. Par ailleurs, son impact sur la santé humaine est d'autant plus préoccupant que plus de 90 % des habitants sont imprégnés de cette substance.


Certains, comme les travailleurs des bananeraies, le sont encore plus. L'exposition au chlordécone pourrait contribuer à l'apparition de certaines maladies, comme le cancer de la prostate. Le taux d'incidence, pour la Guadeloupe et la Martinique, serait l'un des plus élevés au monde.


La menace de la prescription


La toxicité du chlordécone a provoqué son interdiction en France dès 1990. Mais il a continué à être utilisé en Guadeloupe et en Martinique jusqu'en 1993.


Cependant, il faudra attendre 2006 pour que des associations, implantées dans les deux îles, portent plainte pour mise en danger de la vie d'autrui. Mais, en janvier 2021, les magistrats chargés de l'instruction de cette affaire avertissent les plaignants qu'elle pourrait tomber sous le coup de la prescription.


Dans ce cas, elle se conclurait par un non-lieu. Une telle perspective suscite l'indignation des associations concernées. Elles estiment notamment que cette menace de prescription s'explique en grande partie par la lenteur de la procédure judiciaire.


Les associations, rejointes par des partis politiques et des syndicats, ont donc appelé la population à manifester son mécontentement. En février 2021, entre 10.000 et 15.000 personnes répondent à cet appel et envahissent les rues de Fort-de-France, en Martinique.


Même si la mobilisation a été plus timide en Guadeloupe, les habitants des deux îles ont clairement indiqué leur volonté de voir le processus judiciaire se poursuivre.


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