Nous avons parfois tendance à remettre au lendemain ce que nous pourrions faire le jour même. Cette mauvaise habitude a un nom : la procrastination. Si l'on en croit les résultats d'un récent sondage, elle serait très fréquente dans certaines catégories de la population.

 

En effet, près de 80 % des étudiants et plus de 40 % des retraités auraient tendance à procrastiner. De même, les personnes impulsives tendraient à remette à plus tard des tâches qui leur paraissent pénibles.

 

Des chercheurs français ont voulu mieux comprendre les mécanismes de la procrastination. Pour cela, ils ont réuni un groupe de 51 volontaires, qu'ils ont soumis à un ensemble de tests.

 

Une région du cerveau impliquée dans la procrastination

 

On a d'abord demandé à ces participants de donner une valeur à des récompenses, qui pouvaient prendre la forme de friandises ou de fleurs. Ils devaient aussi attribuer une valeur à certaines tâches, physiques ou mentales.

 

On leur demandait ensuite de répondre à une autre question : préféraient-ils recevoir immédiatement une petite récompense, ou attendre un peu et se voir gratifiés d'une récompense plus importante ?

 

Durant tout ce temps, des dispositifs d'imagerie médicale enregistraient l'activité cérébrale de ces volontaires. Ce qui a permis aux scientifiques d'identifier la zone du cerveau qui s'activait quand les participants se soumettaient aux tâches proposées.

 

Cette région cérébrale se nomme le cortex cingulaire antérieur. Elle joue un rôle dans bien d'autres processus, comme ceux qui déclenchent les émotions, l'empathie ou encore la prise de décision.

 

Si nous avons tendance à procrastiner, ce serait lié au fonctionnement particulier du cerveau. En effet, il évaluerait d'abord les conséquences d'une action, en termes de coûts pour celui qui l'effectuerait, avant d'envisager les récompenses qu'elle permettrait.

 

C'est pour cela que, devant une tâche à accomplir, la vaisselle par exemple, nous penserions à la fatigue immédiate qu'elle va occasionner avant de mesurer le bénéfice qu'on peut en attendre, à savoir une cuisine propre et bien rangée.

 

Cette meilleure connaissance des mécanisme de la procrastination pourrait déboucher sur la mise au point de stratégies propres à en atténuer les effets.



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