En Belgique, s’évader de prison n'est pas considéré comme un crime, une particularité qui remonte à une conception du droit pénal datant du XIXe siècle. Ce principe repose sur l’idée que l’instinct de liberté est une impulsion naturelle et humaine. Selon cette logique, il est inhérent à la nature humaine de chercher la liberté, même lorsque l’on est emprisonné. Dans cet esprit, la loi belge ne punit pas directement l’acte de s’évader, car l’évasion est vue comme une réponse naturelle à la privation de liberté. Cette notion, ancrée dans le droit belge depuis plus d'un siècle, s’aligne avec une vision humaniste du système pénal, qui privilégie la compréhension des comportements humains.

 

Cette conception remonte au Code pénal belge de 1867, influencé par des philosophes et juristes de l’époque, tels que Cesare Beccaria. Ce dernier défendait l’idée que la justice devait être plus réformatrice que punitive. Les autorités belges ont ainsi choisi de ne pas punir l’acte d’évasion lui-même, estimant qu’il ne constitue pas en soi un comportement répréhensible, bien qu’il soit le résultat d’un désir de liberté. Cependant, des actes criminels commis au cours de l’évasion peuvent être punis. Par exemple, si un détenu endommage des infrastructures, blesse des gardiens, ou prend des otages, ces actions sont considérées comme des infractions et sont passibles de poursuites et de sanctions.

 

Il est important de noter que, bien que l’évasion en elle-même ne soit pas punie, les autorités prennent des mesures pour assurer la sécurité et la stabilité dans les établissements pénitentiaires. Les détenus qui s’évadent sont généralement recherchés et ramenés en prison, où ils purgeront le reste de leur peine initiale, sans peine additionnelle pour l’évasion. Cette politique vise à décourager les tentatives d’évasion tout en respectant l’idée que le désir de liberté ne devrait pas, par principe, être criminalisé.

 

En pratique, la Belgique continue d’actualiser ses lois pénales pour renforcer la sécurité et la réhabilitation, mais ce principe fondamental de non-punition de l’évasion reste inchangé. Ce choix s’explique également par le fait que l’acte de s’évader ne pose pas nécessairement une menace directe à la société. Au contraire, c’est une tentative personnelle de retrouver une liberté perdue. Dans ce cadre, la justice belge préfère se concentrer sur la prévention des crimes et la réinsertion des détenus plutôt que sur la pénalisation d’un acte considéré comme naturel.



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