Dans le langage courant, les mots "athée" et "agnostique" sont souvent donnés comme des synonymes. Et pourtant, ils ont un sens bien différent.


L'athée ne croit pas en l'existence d'un Dieu, de divinités ou même d'une force ou d'un être immanents. En effet, le terme est formé du grec "theos", qui signifie "dieu", et du privatif "a", voulant dire "sans".


Le sens est donc sans ambiguïté. L'athéisme, qui postule que la seule réalité est la matière, est donc l'expression d'une conviction, et même, pour certains, d'une forme de croyance.


Certains athées sont donc des militants qui, comme d'autres croyants, sont tentés d'imposer leurs convictions aux autres. Ce sont aussi des gens qui, la plupart du temps, croient dans le progrès et les réalisations de la science.


Les mots "agnostique" et "agnosticisme" ont été forgés, à la fin du XIXe siècle, par le naturaliste anglais Thomas Huxley. Il a créé ce terme en partant du grec "gnosis", qui signifie "connaissance", et du privatif "a" , que nous avons rencontré dans le mot "athée".


Un "agnostique" est donc, au sens littéral, un "ignorant". Et, en effet, ce terme le définit bien. De fait, l'agnostique ne nie pas qu'il puisse exister un Dieu, ou une divinité, il n'affirme pas non plus leur existence.


Il dit simplement qu'on ne peut pas répondre à la question de savoir si Dieu, ou toute forme de transcendance, existent ou non. L'être humain, en effet, n'est pas en capacité de répondre à une pareille question. Il n'a pas accès à un surnaturel auquel sa raison ne peut donner aucun sens. Ce qui ne signifie pas qu'il en nie la possible existence.


Il ne peut donc qu'avouer son ignorance en la matière. Pour un agnostique, c'est la seule attitude rationnelle, et même possible. C'est en tout cas un écho à la célèbre pensée de Socrate ; "tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien". Ce qui induit le philosophe à faire preuve d'humilité et à rechercher constamment la vérité.



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