Le terrible traumatisme provoqué par la Shoah et les horreurs du régime concentrationnaire nazi n'ont pas empêché certains cinéastes de s'en inspirer d'une manière particulièrement malsaine.
Ils sont à l'origine d'un genre nommé "nazisploitation" ou, de manière plus explicite, "nazi porn" ou "gestaporn". Il est illustré par de nombreux films d'exploitation, autrement dit des bandes à petit budget, tournés à la va-vite et sans préoccupations artistiques.
Ces films mettent en scène des personnages sadiques et violents, qui s'acharnent sur leurs victimes. Le cadre est souvent un camp de concentration ou une maison close.
Divers sévices, souvent à caractère sexuel, y sont complaisamment montrés, avec une violence qui confine parfois au "gore", ce genre cinématographique dans lequel le sang coule à flot.
La qualité esthétique de certains films, et la réputation de leurs auteurs, leur vaut de ne pas être rangés dans la peu glorieuse catégorie de la "nazisploitation".
Et pourtant, ils mettent en scène des histoires troubles, qui se déroulent durant la période nazie. Ainsi, le film de Luchino Visconti, "Les damnés" (1969), qui raconte les accointances d'une famille d'industriels allemands avec les nazis, montre des scènes d'orgie et de violence.
Quant au film de Liliana Cavani, "Portier de nuit" (1974), il dépeint les relations sadomasochistes qui se sont nouées entre le médecin d'un camp de concentration et une de ses anciennes détenues.
Mais la plupart des films ayant exploité cette veine ne peuvent pas invoquer le moindre caractère artistique. Leur nom même en dit assez long sur leurs ambitions.
En effet les auteurs de films comme "SS experiment camp" (1976), "Horreurs nazies, le camp des filles perdues" (1977) ou encore "Hôtel du plaisir pour SS" (1977) cherchent seulement à pimenter la violence et la pornographie de leurs histoires en les plaçant dans un cadre propice à toutes les perversions.
Et de fait, ces "œuvres" de série B, ou même Z, ont su attirer leur public, surtout dans les années 1970. En effet, le genre a fini par disparaître au cours de la décennie suivante.
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