Dans le langage courant, un "épicurien" est un bon vivant. C'est un homme, ou une femme, qui aime la bonne chère et les plaisirs des sens.
Or, il s'agit d'une vision très réductrice, et même erronée, de cette doctrine née dans l'Antiquité. On la doit en effet au philosophe grec Épicure, qui la fonde à Athènes, en 306 avant notre ère.
À première vue, l'épicurisme est bien fondé sur la recherche du plaisir. Mais il ne s'agit nullement d'un plaisir sensuel, comment l'entendent certains adeptes de l'hédonisme.
Les épicuriens doivent rechercher les seuls plaisirs naturels et nécessaires. Ainsi, ils s'efforcent de manger à leur faim ou de se chauffer s'ils ont froid. Ils doivent se dispenser des plaisirs superflus, qui pourraient les conduire à mener une vie dissolue.
En fait un épicurien doit moins rechercher le plaisir, en tant que tel, que le bonheur, une notion plus large, conçue comme le véritable but de la vie.
Ce bonheur, on l'a vu, consiste à se contenter des plaisirs naturels et nécessaires. Mais il repose aussi sur une conception matérialiste de l'homme et du monde. Pour Épicure et ses disciples, en effet, tout ce qui existe, dans l'univers et sur terre, est composé de vide et d'atomes.
Ceux qui composent un être humain, qu'il s'agisse de son corps ou même de son âme, se désagrègent après la mort. Il est donc vain de craindre la mort et les souffrances qui y mènent, puisqu'elle signifie un retour au néant.
Cette absence de crainte, qui incite également à mieux supporter la douleur, doit conduire le sage à l'"ataraxie". S'il atteint cet état, l'épicurien jouit d'une quiétude d'esprit et d'une sérénité que plus rien ne vient troubler.
Ce n'est pas à dire, pour autant, que les épicuriens étaient des athées. L'athéisme, tel qu'on l'entend de nos jours, était d'ailleurs un concept pratiquement inconnu dans l'Antiquité. Ils croyaient bien à l'existence de dieux, mais ils vivaient dans leur monde, sans se soucier des humains et de leur destin.
Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.