Entretien avec Michel Maffesoli et Hélène Strohl pour leur livre "Les nouveaux bien-pensants" éditions du moment.
Avant d’être économique, la crise actuelle est morale. Aujourd’hui, les élites - ceux qui ont le pouvoir de faire et de dire - semblent de plus en plus déconnectées de la vie de tous les jours. Le bavardage des journalistes, politiques, hauts fonctionnaires et « experts » n’intéresse plus grand monde. La dévaluation de la parole publique est inquiétante, car c’est elle qui suscite l’émergence des discours démagogiques, ceux des extrêmes, gauche ou droite.
À partir de quelques exemples précis et emblématiques (Attali, Minc, Badiou, Plénel…), il s’agit d’analyser et de dénoncer les racines du conformisme propre au dangereux « entre-soi » caractérisant la pensée « officielle ». Il faut chercher les sources de ce décalage et montrer en quoi les « nouveaux bien-pensants », dont le moralisme conforte le politiquement ou le théoriquement « correct », suscitent les multiples incivilités sociales.
Un pamphlet virulent et acerbe.
Michel Maffesoli, membre de l’Institut universitaire de France, Professeur à la Sorbonne est le théoricien, internationalement reconnu, de la postmodernité. Il est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages, traduits en de nombreuses langues, parmi lesquels : L’Ombre de Dionysos (1982), Le Temps des tribus (1988), Du Nomadisme (1997), Sarkologies ( 2011).
Hélène Strohl, ancienne élève de l’ENA, Inspectrice générale des affaires sociales honoraires, a publié L’État social ne fonctionne plus (2010) et deux romans.