Un exposé sur les bienfaits neurologiques de la proximité avec la nature, permettant de comprendre les bénéfices du contact avec les règnes animal et végétal sur le bien-être : écouter le silence des montagnes, se laisser flotter sur l'eau, contempler les étoiles, entre autres.

La minute des chroniques de l'Orang-outan, un format ultra-court pour présenter une œuvre qu'on a aimée. Retrouvez également nos chroniques en vidéo sur la chaîne YouTube "Lire à Lausanne".

Texte intégral:
Cerveau et nature Le dernier livre de Michel Le Van Quyen
Il a été écrit en résonnance avec l’expérience vécue par un bon nombre d’humains pendant les confinements et les restrictions de mouvements pendant le « coronavirus ».L’auteur explore nos sensations confuses « que la beauté du monde est source de bienfaits ». Cette impression est expliquée par la recherche scientifique autour du cerveau.
Nos organes des sens, d’abord, nous permettent d’expérimenter la beauté de la forêt, de la mer, de la montagne. Notre odorat, par exemple, capte les odeurs exhalées par les arbres, qui influent sur notre réseau neuronal à travers différentes hormones. Le neuroscientifique nous explique aussi le rôle des autres sens qui permettent à notre corps, via le cerveau, d’influencer aussi notre humeur ou notre immunité.
L’auteur entre de plus en plus dans l’incroyable complexité du réseau neuronal pour expliquer l’effet puissant de la nature sur l’être humain.
Malgré cette complexité, ce petit livre reste simple d’accès grâce aux nombreux récits d’expérimentations de chercheurs en neuroscience. Mieux encore, il est émaillé d’anecdotes et d’images qui nous aident à comprendre les notions les plus complexes liés au fonctionnement du cerveau.
Si je vous disais que les couleurs se construisent dans notre cerveau ne reflétant ainsi pas la réalité mais une construction propre à chacun de nous. Les couleurs sont donc une expérience totalement personnelle ce qui explique que nous ne voyons pas toujours les mêmes couleurs que notre voisin.
Ou encore que, à travers l’imagerie du cerveau, des chercheurs ont mis en évidence que « l’aptitude à discriminer les couleurs dépend aussi de la culture ». Par exemple, Les tribus maories de Nouvelle-Zélande sauraient distinguer une centaine de rouge et les Inuits seraient capables de voir 7 types de blanc.
Le microbiote intestinal, sujet très étudié depuis quelques années, participe également à ce lien très fort entre nature et humains. Il est apparu depuis peu que le cerveau et l’intestin sont liés par des échanges constants à travers des substances chimiques et hormonales. Ces échanges se font à travers le sang mais sont également perçus directement par les neurones. La qualité même du microbiote aurait donc une grande importance dans notre santé non seulement physiologique, mais aussi mentale. Des transplantations de microbiotes intestinaux ont permis d’améliorer nettement la santé mentale de personnes en profonde dépression.
Beaucoup plus simplement, l’auteur suggère que nous jardinions : mettre nos mains dans la terre permet à certains microbes bienfaisants de coloniser notre intestin en étant absorbé par notre peau. Nos poumons permettent également l’augmentation de notre taux de sérotonine, en absorbant ces mêmes microbes. Comme vous le savez, cette même sérotonine a un effet antidépresseur qui n’est plus à prouver.