PODCAST CINE | Critique du film culte La Vie Aquatique.


Le Cinéma Avec Un Grand A s'intéresse aujourd'hui à l'excellent Film de Wes Anderson « The Life Aquatic with Steve Zissou ». Voici la critique du film La vie aquatique proposée par Yann Ritter dans Le Cinéma Avec Un Grand A sur CinéMaRadio.



La vie Aquatique de Wes Anderson s’inspire de la vie de l’océanographe Français Jacques-Yves Cousteau en la parodiant très librement. Steve Zissou, un océanographe excentrique est le chef de l’équipe de recherche qui porte son nom la “Team Zissou”. Après la présentation devant un public circonspect de son dernier documentaire, il décide de conduire son ultime expédition dans le but de retrouver “le requin-jaguar”, responsable de la mort de l'un des membres de son équipage, Esteban. Mais s’il pouvait par la même occasion graver son nom dans l’Histoire il ne serait pas contre. Son équipe présente des membres pas mal toc-toc dans leurs têtes mais tout de même motivés et bien attentionnés. Parmi eux figurent, pour la première fois, Ned Pimpleton, qui est peut être le fils de Zissou et une charmante journaliste d’un magazine Océanographique nommée Jane Winslet-Richardson. Ainsi que son épouse, qui est considérée comme le soi-disant “cerveau de la Team ». C’est comme ça que les apparences et la réalité s’entrechoquent et les illusions tomberont petit à petit pour eux. Après avoir eu affaire à des attaques de pirates pas très commodes ainsi qu’au fameux Requin-Jaguar (qui se transforme vite en quête d’un Moby Dick pour Zissou plus qu’autre chose) Steve comprendra que tout ce qu’il a planifié tombera malheureusement à l’eau (sans mauvais jeu de mots). S’en suivra une aventure remplie de rebondissements, de romances et de comiques improbables qui sont la marque de fabrique incontestable de Wes Anderson.



Le film regroupe tous les fidèles d’Anderson. On retrouve donc Owen Wilso en malchanceux fils “potentiel” de Zissou qui essaye tant bien que mal de se faire une place dans la vie déjà bien remplie et codifiée de son père ; Willem Dafoe, quant à lui, joue un personnage naïf du nom de Klaus qui était jusqu’ici celui que Zissou considérait comme son fils. Mais lors de l’arrivée de Ned, une intense rivalité se crée entre eux ; et bien sûr le meilleur pour la fin Bill Murray ! Il faut bien le dire Murray avec son air déconnecté et perdu, pas loin de sa prestation dans le film « Lost in Translation » de Sofia Coppola, capte toute l’attention du spectateur sur lui. Passant de sa relation tumultueuse avec sa femme à une présentation exhaustive et éducative de son bateau, Zissou se révèle multi-facette, imprévisible et sûrement moins perdu qu'il n’y parait.



Avec « The Aquatic Life », Anderson quitte l’univers quasi ubuesque de La Famille Tenenbaum, pour s'orienter vers un film dominé par ses couleurs et son visuel enfantin. Mais qu’on ne s’y trompe pas, le ton lui n’a pas changé. Anderson crée des personnages forts et complexes qui vivent des situations … Fortes et complexes. Le jeu de Bill Murray est à l’image de ce principe : son aspect simple et déconnecté de la réalité cache un personnage atypique et certainement triste de ce qu'il devient. Ne communiquant plus que très peu avec sa femme, il n’a plus que la mer et ses documentaires pour vivre. Ce qui rend les méthodes de Zissou, un peu extrémes et assez surréalistes il faut bien le dire ! La vie Aquatique c’est du Grand Anderson, du bon cinéma, de l’originalité et un foisonnement d’idées plus colorées et barrées les unes que les autres. Ne vous attendez pas à une biographie du commandant Cousteau, La Vie Aquatique c’est un hommage à l’image qu’ont pouvait avoir de l’homme au chapeau rouge. Une fable (comme tous les films andersonniens) aquatique, poétique et surprenante. A voir absolument quoi !



Yann Ritter



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