Il était une fois
Sur un chemin qui n'était pas encore dessiné sur les cartes
Une roulotte peinte de mille couleurs
Rouge comme le feu, bleue comme le ciel
Verte comme l'herbe des plaines
Elle avançait lentement
Tirée par deux chevaux aux crins dorés
Louna et ciel
Et derrière les reines
Un vieil homme aux yeux rieurs qu'on appelait Théo Milot
Théo Milot n'avait ni maison, ni mur, ni serrure
Son toit, c'était le ciel
Son plancher, c'était la terre et son trésor
C'était le vent qui chantait entre les roues de sa roulotte
A chaque village, les enfants couraient à sa rencontre
Il leur jouait de la guitare
Racontait des histoires de lunes perdues et d'étoiles retrouvées
Les grands lui offraient du pain, un bol de soupe ou un coin des tables
Et lui, en échange, leur laissait un éclat de rire
Une chanson ou un secret
Un jour pourtant, il croisa un marchand au regard froid
Le marchand lui dit
Vieil homme, ta roulotte ne vaut rien
Tes chevaux sont maigres et tes poches sont vides
Pourquoi souris-tu ?
Théo Milot répondit en caressant le cou de Luna
Parce que mes poches sont pleines de routes
Et mes yeux remplis d'horizons
Et toi, marchand, que vois-tu quand tu ouvres ta bourse ?
De l'or, répondit l'autre, l'or ne brille pas sous la lune
Murmura Théo Milot, il ne chante pas au vent
Le marchand ne comprit pas
Mais la nuit suivante, alors que la roulotte s'éloignait
Il creut entendre au loin une mélodie
Une chanson si belle qu'elle fit trembler les feuilles des peupliers
Les saisons passèrent
Luna mit au monde un petit poulain
Ventoux, plus rapide qu'un rêve
La roulotte suivait toujours les sentiers d'herbe et de poussière
S'arrêtant là où les rives étaient plus nombreux que les murs
Théo Milot vieillissait
Mais son regard restait jeune
Et chaque soir, en allumant son feu, il disait
Tant que la flamme danse, le monde est à nous
Musique
Un matin, les gens du village trouvèrent la roulotte vide
Le feu s'était éteint doucement
Les chevaux avaient disparu vers l'horizon
Certains disent que Théo Milot s'est envolé avec le vent
D'autres qu'il est devenu une étoile qui guide encore les voyageurs
Mais parfois, quand souffle la brise du sud
On entend rouler des roues sur la poussière et un rire qui résonne
Ne crains pas la route, petite elle ne t'enferme pas
Elle t'ouvre
La liberté ne se mesure pas en kilomètres
Mais en battements de cœur
Musique
Celui qui écoute le vent
Trouve toujours son chemin
Publié le par Radio Solidarité
Radio Solidarité
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