RESUME DU COURS : "David dit à Ouria "rentre dans ta maison, prends soin de toi..." Ouria sortit du palais mais, au lieu de rentrer chez lui, il dormit à l’entrée du palais." Ce qui constituait, vis-à-vis du roi, un très grand affront. Il voulait humilier David. David le rappella et lui demanda pourquoi il ne rentrait pas chez lui. Mais Ouria lui répondit "l’Arche sainte et les tribus d’Israël, et la tribu de Yehuda campent dans des tentes, et mon maître Yohav et les serviteurs de mon maître Yohav sont livrés à tous les dangers, et je rentrerais dans ma maison pour boire, manger et m’unir à ma femme ? De qui te moques-tu ? Tu ne mérites ni ce monde, ni l’autre !" Il insulte David. De plus, dans toute la Torah, quand on s’adresse au roi, on cite toujours Yehuda avant Israël ; et on ne parle pas de "mon maître Yohav", puisque c’est le roi qui est le maître de tous ! On voit clairement que c’est la haine qui anime Ouria. David aurait pu ordonner immédiatement sa mort, puisqu’il est "mored bémal’hout", il insulte le roi, ce qui le rend passible de mort. Mais David ne réagit pas et lui dit seulement "tu peux rester où tu es." C’est seulement le 3ème jour, lorsqu’Ouria dut repartir à la guerre, que David lui confia une lettre pour Yohav, lui disant de mettre Ouria en 1ère ligne des combats. Mais il faut souligner que ces combats existaient avant que David n’y envoie Ouria, et que d’autres milliers de soldats se battent au même endroit, dans les mêmes dangers. Ce n’est donc pas une situation de danger que David a créée spécialement pour Ouria. David ajouta "il sera frappé et mourra", car il sait comment le monde fonctionne : celui qui insulte le roi mérite la mort ; David aurait pu le tuer lui-même et ne l’a pas fait, pour être sûr qu’il ne recherche pas son propre intérêt. Il laissa D. agir. Et, en effet, "pendant que Yohav encerclait la ville, il mit Ouira à l’endroit où se trouvaient les meilleurs combattants. Les gens de la ville sortirent. Une partie des soldats d’Israël tombèrent, dont Ouria. Yohav envoya une missive à David, pour lui dire qu’une partie des meilleurs combattants d’Israël étaient tombés, et parmi eux Ouria. David lui répondit de continuer les combats et de faire tomber la muraille de la ville." Ce qui montre clairement que ce combat n’avait pas pour but de tuer Ouria. Mais pourquoi Ouria a-t-il insulté David, et voulu montrer son mécontentement en dormant à la porte du palais ? Il n’était pas d’accord avec la façon dont le combat était mené, car Yohav faisait le siège de la ville, au lieu d’attaquer et détruire la ville. Car une attaque coûte de nombreux soldats à Israël, et David et Yohav voulaient épargner des vies. Mais un siège peut durer longtemps, maintenant les soldats sous des tentes, et c’est ce qu’Ouria avait reproché à David, refusant de rentrer chez lui pendant que ses compagnons d’arme étaient sous des tentes. On comprend donc que, certes, David a fauté sur le plan des intentions, mais légalement et pénalement, il n’a commis aucune faute, à la fois parce que Bat Sheva était divorcée de son mari envoyé à la guerre ; et parce que, Ouria voulant tellement se battre, David l’avait fait envoyer au front ! Ayant insulté le roi et étant passible de mort, Ouria fut tué. Certes, David a agi avec précipitation, car il avait vu qu’il s’agissait de réparer la faute de Adam HaRishon, et que de lui et Bat Sheva sortirait le Mashiah. La faute des grands est toujours, non de faire le mal, mais de mal faire le bien. Le verset dit "ce fut au moment de la teshuva (du retour) du temps." Car, depuis la faute de Adam, ceux qui devaient être ensemble avaient été éloignés. D’abord, l’homme est éloigné de D. qui dit "où es-tu ? ", le corps de l’âme ; et c’est le début de l’exil, qui est l’éloignement de l’endroit où l’on doit être : Adam est chassé du Gan Eden. Nos Maîtres expliquent que le na’hash avait voulu prendre Hava pour lui, et se débarrasser d’Adam. La 1ère faute de l’humanité est donc décrite comme l’essai d’une capture de celle destinée à un autre, à Adam. C’est le secret d’après lequel "D. mézavègue zivouguim", D. fait des mariages, et le rôle du na’hash est d’empêcher qu’ils ne se rencontrent, puis d’essayer de séparer les couples et détruire les familles juives. Bat Sheva était le zigoug de David. Le Malbin fait d’ailleurs remarquer que le texte dit "elle entendit que son mari était mort, et porta le deuil de "baala". Dans le même verset, il est dit d’abord "ish", puis "baal" (qui signifie maître, ce qui a une connotation de quelqu’un qui oppresse), ce que le Malbin explique ainsi : rétroactivement, Bat Sheva compris qu’il était seulement pour elle "baal", et non son vrai zivoug.