RESUME DU COURS : Nous avons vu que, selon nos Maîtres, Avshalom préfigure Gog et Magog, dernière révolte de la civilisation occidentale chrétienne contre Israël, d´où jaillira la Délivrance finale. Comme nous l´avons dit, Avshalom avait pris sur lui la nezirout, c’est-à-dire qu´il s´était retiré du monde. Mais, bien que naziréen, il convoita néanmoins le pouvoir et planifia de s´en emparer. A son image, et paradoxalement, la religion fondée par celui disant "mon royaume n´est pas de ce monde" est celle qui eut, dans l´histoire, un pouvoir qu´aucune autre n´eut jamais ! "Avshalom mit au monde 3 fils, et 1 fille qu´il appela Tamar (il voulait montrer qu´il portait sur lui la souffrance de sa sœur et qu´il se battait pour les valeurs morales et spirituelles dans ce monde). "Cela faisait deux ans qu´Avshalom était revenu à Jérusalem, mais le roi refusait de recevoir son fils. Avshalom envoya une missive à Yohav, lui demandant absolument de voir son père, mais Yohav refusa. Après un nouvel essai, Avshalom dit à ses serviteurs : allez mettre le feu à tous les champs de Yohav." La Torah décrit ici le type fondamental de celui qui se prend pour le modèle : il se présente comme la morale suprême et comme la religion d´"aimer son prochain comme soi-même", mais la Torah nous montre que celui qui se croit meilleur que les autres perd toute notion de ses limites : il ruine et détruit ceux qui ne pensent pas comme lui, ou qui ne lui permettent pas de montrer qu´il a raison. Dans le personnage d´Avshalom, la Torah a fixé le prototype de celui qui, au nom de sa compréhension personnelle, tue et fait des horreurs ; on verra qu´ensuite, il voudra aussi tuer son père et violera ses femmes ! "Yohav vint trouver Avshalom : "pourquoi tes serviteurs ont-ils brûlé mes champs ?" Avshalom lui répondit : "c´est moi qui doit te demander des comptes ! C´est moi qui brûle, tous les jours, à l´intérieur ! Pourquoi m´as-tu ramené, si c´est pour me laisser mourir sans pouvoir voir mon père ?" On voit la force de l´hypocrisie qui retourne ses propres torts contre l´autre, l´accusant au point qu´il se sente coupable ! Yohav, déconcerté par tant d´hypocrisie, ne trouve rien à lui répondre. Pourtant, Yohav est un vrai guerrier, un dur, et même la seule personne dont David ait dit "j´ai peur de lui". C´est toujours l´art de nos ennemis, qui tuent et ruinent, puis se font passer pour les victimes et nous font nous sentir coupables ! C´est ainsi que Yohav alla chez le roi, lui raconter la souffrance de son fils. Avshalom avait dit : "Je veux parler avec le roi et faire valoir mes droits. Je veux lui prouver que je n´ai pas fauté." Il était sûr de pouvoir convaincre David. "Avshalom arriva devant le roi, se prosterna devant lui. David embrassa son fils". Mais il ne lui dit pas un mot. "Avshalom s´en alla. Et ce fut après cela…" qu´il commença sa révolte contre son père. Rashi explique qu´Avshalom interpréta le silence de David, et le fait qu´il l´ait embrassé, comme un pardon complet et une approbation de ce qu´il avait fait. En réalité, David ne réagit pas parce qu´il était brisé. Il savait que tout ce qui se passait était l´accomplissement de ce que le prophète Nathan lui avait annoncé : que de sa maison sortirait le mal, à cause de sa faute avec Bat Sheva. Il était dans une forme de dépression et ne savait pas comment réagir. Avshalom crut pouvoir en déduire que son père n´était plus à la hauteur et qu´il fallait qu´il le remplace. Par divers types de manipulations démagogiques, il se créa un nom dans le pays et parvint à rallier une grande partie du peuple, contre David. Il construisit son personnage sur 4 piliers : grâce à ses cheveux longs de naziréen, il se présentait comme étant détaché de ce monde ; par le nom de sa fille, Tamar, il signifiait qu´il était le saint défenseur de la morale ; en recevant le peuple pour "rendre justice" aux opprimés, il prétendait être le juste juge ; il voulait se faire passer pour l´homme de l´amour, proche de son peuple. "Et ce fut au bout de 40 ans qu´Avshalom vint chez le roi et lui dit : laisse-moi partir à Hevron, car je dois accomplir mon vœu." Hevron est la ville des racines d´Israël. Mais c´est aussi, explique le Malbim, la capitale de la tribu de Yehuda. Avshalom entreprit de réunir aussi autour de lui la tribu de Yehuda. Nos Maîtres expliquent qu´il attendit que ce soient écoulés "40 ans" depuis que le 1er roi avait été oint par Shmuel. 40 ans est le chiffre qui symbolise la fin d´un cycle et le début d´un autre. De même qu´il fallut attendre 40 ans pour que l´ancienne génération disparaisse dans le désert et que la nouvelle entre en Eretz, Avshalom se dit que l´ancienne royauté devait disparaître, pour que la nouvelle puisse prendre le pouvoir. Il utilise les symboles d´Israël pour créer son mensonge puis déclare : l´ancien est fini, et il doit disparaître ; je suis le nouveau. C´est pourquoi nos Maîtres y voient Edom. Avant même la naissance de la religion et de la civilisation édomique, nos Maîtres nous en ont déjà donné tous les signes ! Tous les éléments étaient présents dans la Torah, pour nous mettre en garde. C´est pourquoi, quand apparut le mensonge, les vrais Juifs le refusèrent ! Dès le début, Avshalom s´est posé comme une essence de roi, qui a le droit de se créer une justice complémentaire à celle de la Torah. Il tua son frère car, comme roi, il s´en voyait le droit, oubliant que David était encore roi, et que son frère Amnon, en tant qu´aîné, aurait dû succéder à David. En réalité, il lui fallait tuer Amnon pour s´ouvrir la voie de la royauté, et il se présenta donc comme le justicier ! Derrière les grands modèles de l´humanité, se cachent des hypocrites qui veulent prendre le pouvoir, soit par la force, soit par les cheveux longs et la démagogie de l´amour. La Torah nous avait prévenus : un jour, se lèvera quelqu´un fonctionnant exactement comme Avshalom. Mais nous ne pouvons être trompés, car la Torah ne nous présente pas un tel langage de miel et d´amour. La Torah est gvoura, difficulté : elle ordonne la circoncision d´un bébé ; pour sortir d´Egypte, il fallut égorger et rôtir l´idole des Egyptiens, le jour même de leur fête idolâtre, au risque de nos vies ! Celui qui prétend nous prendre en charge et nous sauver est seulement un Avshalom. Quand on décompose le mot klipa, choisi par nos Maîtres, on obtient : kal yafé, facile et beau. Car ce qui est séduisant, c´est le mal : nos Maîtres présentent le mal comme ce qui semble faire du bien, mais le bien immédiat est forcément la couverture du mensonge qui se cache derrière. Miel, mensonge et mort vont toujours ensemble.