Jérôme Colin et Miguel Allo traversent les États-Unis d’Est en Ouest. De New York à Los Angeles. Une quinzaine d’états à parcourir pour prendre la température de ce pays plus divisé que jamais. Musique, littérature, road trip semé de rencontres, ils rendront compte chaque jour en radio et sur le web de l’ambiance américaine à quelques jours seulement du scrutin du 5 novembre 2024.
Chaque état traversé sera l’occasion pour eux de pointer un grand roman américain se déroulant dans la région.
Huitème étape : Le Nouveau-Mexique : « La Maison de l’aube » de N. Scott Momaday.

En 1968, l’écrivain amérindien N. Scott Momaday publie donc "La maison de l’aube", Prix Pulitzer de la fiction en 1969. Un roman assez difficile à suivre. Un roman initiatique qui suit le personnage d’Abel de 1945 à 1952. Abel est un vétéran amérindien de la deuxième guerre mondiale (il est allé combattre dans le Pacifique). Pueblo de culture, il revient là où il a grandi… Là, où il ne reste que son grand-père Francisco. Homme encore totalement nourri de la culture de ses ancêtres amérindiens. Mais Abel a changé. Que choisir ? Que vivre ? A-t-il le choix d’ailleurs ? Car il est tiraillé entre deux mondes. La vie américaine contemporaine (le capitalisme, la consommation, le matérialisme) et la culture pueblo (des esprits, de la nature, de la culture ancestrale).

Ici, vous lirez de sublimes descriptions de la nature dans cet Ouest américain. Les nuages, la pluie, la terre, le ciel infini. Toutes ces choses que nous regardons sans les voir vraiment. Mais surtout, ce livre explique ce que c’est d’être tiraillé entre deux désirs : celui d’appartenir au monde d’aujourd’hui et celui de ne pas trahir ses racines. C’est ce livre, aussi, qui va décrire la vie difficile dans les réserves. La pauvreté, l’abandon, la drogue, l’alcool. Et in fine la violence. Ce qui arrive quand l’État vous a parqué dans des réserves artificielles et que vous n’appartenez plus finalement à rien.

Avec "La maison de l’aube", il signe un roman sans véritable chronologie, plutôt une suite d’évènements, à travers des descriptions de nature merveilleuses. Il signe surtout une des premières études sociologiques de la condition de vie des Amérindiens dans les années soixante. Un témoignage donc de la vie indienne cette maison de l’aube de N. Scott Momaday publié en 68.

Merci pour votre écoute  

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