Les clés du réveil
L’objectif est de transformer la mélancolie du « Crépuscule » en une grille de lecture opérationnelle pour l’avenir.

Au-delà du constat historique, nous sommes face à un miroir sans tain : celui de notre propre renoncement. Le décryptage de ce « désastre annoncé » révèle que la crise que nous traversons n’est pas une simple zone de turbulences économiques, mais une faillite de la volonté politique. L’enjeu fondamental est celui de la réappropriation du destin national. Pouvons-nous encore prétendre à une sécurité européenne sans une souveraineté de pensée ? La réponse est non. Comme le soulignait la vision gaullienne, une nation qui délègue sa défense et sa culture finit inévitablement par déléguer son existence.

Le véritable enjeu de demain est la lutte contre l’atrophie de l’État stratégique. Entre le marteau de la globalisation et l’enclume des dépendances technologiques, l’espace de la décision libre se réduit. Ce décryptage nous invite à identifier les leviers d’un sursaut : la restauration de l’autorité de l’intelligence et le refus du suivisme. Se projeter, ce n’est pas espérer un retour au passé, mais comprendre que les lois de la géopolitique sont immuables : seuls les forts sont respectés, seuls les indépendants sont entendus.

L’actualité nous en offre une preuve cruelle : les résultats désespérants du sommet de Bruxelles cette semaine soulignent, une fois de plus, l’incapacité des Européens à s’accorder sur une véritable autonomie stratégique. Entre blocages budgétaires et divisions sur les projets phares de défense, l’Europe semble condamnée à n’être qu’un spectateur de sa propre sécurité. Une question s’impose : l’Europe de demain sera-t-elle une simple zone de transit sous influence, ou redeviendra-t-elle un acteur de l’Histoire ? Le crépuscule n’est que le prélude à la nuit si personne ne veille à rallumer les feux de la résistance intellectuelle. European-Security