Aujourd’hui, lorsque de nouveaux arrivants débarquent à Piégut-Pluviers pour s’y installer, la première question qu’ils se posent est celle de la mobilité. Particulièrement lorsqu’ils viennent (comme moi) d’une zone citadine équipée, remarquablement parfois, en offres de transports en commun. Comment bouger ici, si ce n’est muni d’une automobile ?
Jadis, il y eut un tramway à Piégut-Pluviers, et s’il ne subsistait pas la petite construction qui servait de gare, plus grand monde s’en douterait maintenant. Jadis, il n’y a pas si longtemps à échelle humaine, il y a un siècle seulement, le « coin », et même le département Dordogne se trouvait bien mieux pourvu en offres de transports en commun. En effet, plusieurs lignes de train sillonnaient les paysages, parallèlement au réseau d’autobus qui s’étendait sur près de 450 kilomètres.
Entre cet hier et notre aujourd’hui, c’est la voiture qui s’est installée bien douillettement dans nos habitudes. Confortable et vectrice de liberté, à toute vitesse elle nous porta où nous voulions, quand nous voulions, avec qui nous voulions. Hier les préoccupations et les enjeux n’étaient pas éco-pensés, aujourd’hui ils le sont, et les jeunes générations ont à se poser la douloureuse question du changement de modèle à venir…
Je viens de terminer une série de cinq podcasts sur l’histoire du tramway de Piégut-Pluviers.
Pour ce faire j’ai interviewé deux personnes ayant connu ce tramway, un sociologue retraité à Piégut qui a fait un travail historique sur la bourgade, un Piégutain ayant également effectué quelques recherches historiques, l’ancien maire, et un groupe de jeunes s’étant nouvellement installé. Je suis allée consulter les archives de Piégut et j’ai eu accès (seulement) aux comptes rendus municipaux des années 1905/1945. La bibliothécaire de Piégut m’a beaucoup aidé dans mes recherches en me fournissant quelques ouvrages sur le département, et le train, et en m’aiguillant vers d’autres personnes (dont monsieur Bardoula, l’un des témoins du train, et réputé être l’une des mémoires de Piégut)
Cinq podcasts, cinq parties.
Première partie : Genèse. L’idée d’installer une gare à Piégut-Pluviers a mis trente et un ans à se réaliser. A la base l’histoire a débuté avec un rêve, celui d’égalité, un rêve qu’a voulu appliquer Charles de Freycinet, ministre des Travaux publics, il lança en 1878 un plan visant à offrir à chaque français l’accès au chemin de fer.