Dans le cadre de son rôle de protection de la communauté française, le réseau consulaire est particulièrement mobilisé pour venir en aide au public vulnérable, en particulier les femmes et les mineurs en danger.
Dans le cadre de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, célébrée en ce 25 novembre, nous accueillons Mme Ilde Gorguet, Sous-directrice de la Protection des Droits des Personnes à la Direction des Français à l’étranger et de l’administration consulaire au sein du ministère de l’Europe & des Affaires étrangères.
1. Le nombre de dossiers de violences faites aux femmes traités par votre bureau ?
La protection des femmes françaises à l’étranger, victimes de violences conjugales, intrafamiliales, d’agressions sexuelles ou de mariages forcés, est une priorité pour notre réseau consulaire. Elle s’inscrit dans une véritable stratégie de « lutte contre les violences faites aux femmes » qui passe par de la sensibilisation, de la formation et bien sûr de l’action.
En 2023, le réseau consulaire a suivi 109 cas de violences conjugales, 12 cas de mariages forcés, et 41 affaires de viols. Mais au-delà des simples chiffres, il faut rappeler que ce sont des dossiers particulièrement complexes et que les consulats sont en première ligne pour aider nos compatriotes à l’étranger.
2. Justement, de manière très concrète, si je suis une femme victime de violence à l’étranger, qu’est-ce que le Consulat peut faire pour moi ?
Concrètement, les victimes à l’étranger peuvent nous saisir à tout moment en contactant le consulat de leur circonscription. Elles trouveront aussi sur les sites internet du réseau consulaire une page dédiée aux informations d’urgence, avec des contacts locaux utiles. Le site « France Diplomatie » met également à disposition le Guide des victimes françaises à l’étranger et l’annuaire international des structures d’accueil des victimes de violence.
L’objectif est que chaque situation fasse l’objet d’un suivi personnalisé, avec une assistance consulaire adaptée aux contraintes locales. Ce qui importe avant tout, c’est la mise en sécurité de la victime.
3. Est-ce qu’il est également possible pour les victimes d’être rapatriées ?
Le consulat peut en effet apporter une assistance pour organiser le retour en France, y compris la délivrance de titres de voyage d’urgence. Si les victimes rencontrent des difficultés financières, des solutions adaptées sont recherchées (aide des proches, organismes locaux d’entraide par exemple).
Notre coopération avec les associations d’aide aux victimes facilite également la prise en charge, en identifiant des solutions d’hébergement en France s’il y a retour et en organisant une prise en charge psychologique et juridique.
4. On a parfois l’impression en France que le nombre de cas de violences faites aux femmes augmente. Est-ce également un constat à l’étranger ?
Pendant la pandémie de COVID-19, nous avons observé une augmentation significative des signalements de violences intrafamiliales à l’étranger. Après cette période de forte hausse constatée dans de nombreux pays, les signalements ont heureusement commencé à diminuer (En 2022, nous avons enregistré une hausse plus modeste de 5% (246)) avant une diminution notable de 56%) En 2023 nous sommes retombés à 109 cas de violences conjugales signalées, un chiffre qui reste élevé. Outre les violences conjugales, nous avons également suivi 12 cas de mariages forcés et 41 affaires de viols en 2023.
Le ministère de l’Europe et des affaires étrangères est mobilisé pour aider nos compatriotes victimes de violences, où qu’elles se trouvent. Notre réseau consulaire, en collaboration avec des associations d’aide aux victimes, est prêt à intervenir pour assurer leur sécurité et leur offrir un accompagnement adapté.
https://www.diplomatie.gouv.fr/
Podcast n°2351 (Novembre 2024) produit par Francaisdanslemonde.fr.