La sophistique des chiffres qui voudrait qu’on évaluât les prétendues “productions” étatiques à l’aune des quantités de monnaie que, par la fiscalité, les hommes de l’état volent pour les entretenir, passe par deux types de “sophismes comptables” - pour reprendre l’expression de François-René Rideau -: Les sophismes anti-comptables qui consistent à violer les règles de la comptabilité :– en pratiquant une comptabilité tronquée, qui ne tient pas compte de ce qu’on aurait pu faire d’autre avec la richesse volée - ce que dénonçait Frédéric Bastiat, ou alors — en violant carrément les lois de l’arithmétique - innovation de Keynes, que perpétuent les keynésiens. Les sophismes pseudo-comptables qui consistent à vouloir appliquer les règles de la comptabilité là où elles n’ont pas de sens c’est-à-dire à prétendre pratiquer le calcul économique : — quand les prix - qui ne sont authentiques que comme quantités de monnaie échangées par des propriétaires responsables — ne reflètent plus vraiment les jugements de valeur ni la rareté des produits (conditions d’abord décrites par von Mises), — voire quand il n’y a pas de prix du tout alors qu’on ne peut mesurer que des prix (pratique dénoncée par Rothbard).
Emissions précédentes :
Le mensonge statistique comme outil de pouvoir ; L’illusion fiscale ; Les illusions de la croissance quantitative ; La prétendue “comptabilité publique” n’est pas une comptabilité;
La régulation par l’état est impossible.
Textes :
François-René Rideau : Raisonnement économique contre sophismes comptables; Frédéric Bastiat : L’État; François Guillaumat et Georges Lane : Pourquoi pas Bitur-Camember ?; George Reisman :C’est avec de l’épargne qu’on embauche, et qu’on embauchera; Alain Desrosières : Naissance d’un nouveau langage statistique entre 1940 et 1960; Ludwig von Mises : Les équations de l’économie mathématique et le problème du calcul économique en régime socialiste; Murray Rothbard : Vers une reconstruction de la théorie de l’utilité et du bien-être.