Dominique BOURG, philosophe et environnementaliste, UNIL. On discerne souvent dans la technologie une rationalité purement instrumentale, à distance de toute espèce de valeur. J'aimerais montrer, à la lumière de la crise environnementale, qu'il n'en va pas exactement ainsi. L'essor des technologies, d'abord occidental, désormais en voie d'extension planétaire, n'est pas séparable d'un socle particulier de valeurs, d'une forme d'a priori de perception. C'est donc en ce sens une spiritualité particulière qui a conditionné l'essor en question et qui permet de comprendre ses effets à terme destructeurs. C'est aussi sur ce plan que doit être posée la question de la durabilité.