Envie de jardiner sans vous salir les mains ? Botanicus allie parfaitement gestion et stratégie dans un jeu qui fait pousser les idées.
Toujours à le recherche de nouvelles aventures ludiques à partager en famille ou entre ami. Papa dynamique, de profession technique et passionné de musiques festives. Le jeu est pour moi un excellent outil d’évasion dans un environnement de moins en moins amusant.
Botanicus. Cultiver votre main verte
Avertissement : Dans un souci de transparence envers notre communauté, nous tenons à préciser que cet article reflète notre opinion personnelle sur le jeu. Nous n’avons reçu aucune contrepartie de la part de l’éditeur du jeu. Nous avons acquis et testé le jeu de façon indépendante, sans lien commercial avec son éditeur. Les avis présentés ici représentent notre analyse honnête et impartiale du jeu, basée sur notre propre expérience.
En bref :
- Un jeu de société qui renouvelle le genre en combinant gestion de ressources et thématique botanique
- Une mécanique de jeu accessible mais profonde, avec une variante expert qui prolonge l’expérience
- Une réalisation soignée malgré un design un peu austère, offrant une excellente rejouabilité à 3-4
Pour écouter cet article :
Oubliez les pouces verts et les arrosoirs, voici un jardin où seule votre matière grise compte. Botanicus, un jeu à la mécanique fluide et judicieuse, qui manque de couleurs mais qui saura faire travailler vos méninges.
Botanicus vous offre l’occasion de tester si vous possédez la main verte par toutes les saisons, en appartement et sans aucun risque pour la biodiversité. Si comme moi, vos dernières tentatives de cultiver des végétaux ont tourné au fiasco, voici une manière ludique de prendre votre revanche sur mère nature et lui prouver de quoi vous êtes capable avec une bêche, des pions dans les mains.
Vous allez donc créer votre propre jardin botanique sur votre table du salon. Il faudra placer et arroser vos plantations avec stratégie et chercher à satisfaire les visiteurs les plus exigeants. Dans Botanicus, il ne faudra pas espérer jardiner pour se vider l’esprit et se focaliser sur les efforts physiques. Pas besoin de biner, bêcher, tailler ou arracher de mauvaises herbes. Cependant, il faudra faire fonctionner votre « muscle cérébral » pour optimiser vos choix et réussir à faire de l’ombre aux jardins de vos adversaires.
Défrichons notre petit carré de terre
Le matériel de Botanicus représente parfaitement son thème. Un véritable effort a été réalisé pour vous immerger dans l’univers de la botanique. Chaque joueur dispose de son plateau individuel représentant son petit carré de terre à cultiver. Au centre de la table, le plateau de jeu comporte trois pistes : l’une avec des pelles, la seconde avec des brouettes et la dernière avec des bourses. Le plateau est accompagné de nombreux petits pions en bois représentant vos jardiniers, des animaux, des pelles, des brouettes, des bourses et des fleurs. Des jetons plantes, répartis en quatre niveaux, illustrent l’évolution de vos pousses.
À première vue, les plateaux sont chargés d’informations, mais le jeu est plutôt bien conçu, organisé et optimisé afin de ne pas perdre les joueurs au milieu des différents symboles. L’esthétique est plutôt réussie mais manque un peu de vivacité et de couleurs vives. En effet, pour un jeu de botanique, j’aurais apprécié un design plus florissant. Les jetons de niveau 1, représentant des pots avec les graines, auraient par exemple pu être de différentes couleurs et arborer des motifs fantaisistes. De même pour ceux du niveau 4 qui auraient pu représenter une fleur épanouie et colorée plutôt qu’une plante complète avec beaucoup de feuilles mais peu de fleurs.
Pour ceux d’entre vous qui sont « vraiment » des passionnés de botanique, vous pourrez apprécier de retrouver en dernière page des règles du jeu un rassemblement d’informations sur les plantes de niveau 4 disponibles dans le jeu. Avec les noms en latin, leur famille de plantes et des détails sur le nombre d’espèces référencées. Petit détail anecdotique pour beaucoup, mais qui montre une fois de plus le soin que les auteurs ont apporté pour mettre le thème en avant et aller au bout des choses. Pour les autres, vous pourrez simplement apprécier les petites boîtes de rangement incluses pour les accessoires, encore un petit détail grandement apprécié.
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Empotons les cotylédons
Il est temps de nous atteler à notre tâche et de commencer la partie. Le jeu se déroule en 2 manches, auxquelles s’ajoute un dernier tour de fin de partie. Chaque manche sera la succession de 8 tours, durant lesquels les joueurs vont jouer chacun leur tour mais pas toujours dans le même ordre. Ce système ressemble à celui de Kingdomino. Celui qui choisit l’action la plus intéressante jouera le prochain tour en dernier. Comme dans Kingdomino donc, cela fonctionne très bien, surtout qu’ici les actions disponibles aux prochains tours sont visibles et connues de tous. Cela oblige le joueur à réfléchir pour programmer et optimiser sa progression, voire ralentir un adversaire. Cette mécanique rend les parties à 2 joueurs un peu moins intéressantes qu’à 3 ou 4.
Chaque tour se compose de 2 étapes : le joueur va commencer par déplacer son jardinier. En effet, le jardinier de notre plateau individuel ne peut planter ou arroser que les quatre plantes autour de lui. Il y a ici une petite gestion d’ouvrier qui demande cette fois encore de l’anticipation et de la réflexion. Ces déplacements ne sont pas gratuits, il va donc également falloir gérer son portefeuille. Avant de passer à l’étape suivante, il est possible d’utiliser ou de vendre une carte obtenue en cours de jeu.
La seconde étape du tour consiste ensuite à déplacer son pion fleur sur l’une des actions disponibles dans la colonne d’action suivante, et d’effectuer ces actions. Comme expliqué ci-dessus, il faudra trouver le bon équilibre entre l’impact de l’action choisie et sa position dans la file afin d’anticiper nos choix pour la colonne d’action suivante. Si lors de la première partie, il sera dur, voire impossible d’optimiser ces choix, chaque joueur va avoir une belle courbe de progression au fur et à mesure des parties. Celles-ci ne seront pas forcément plus rapides car les temps de réflexion vont s’allonger, tous les joueurs seront concentrés et immergés dans leur recherche d’optimisation.
Acclimatons nos plantes en vue de la floraison
Dans Botanicus, chaque joueur doit chercher à optimiser simultanément de nombreux éléments simples. La prise en main est donc plutôt accessible et ne nécessitera qu’une ou deux parties d’adaptation. Cependant, la complexité dans la priorisation de vos choix et les nombreuses alternatives stratégiques disponibles en font un jeu assez complexe et profond qui saura ravir les joueurs initiés. L’expérience de jeu est immersive tant par son design que par sa mécanique.
Bien que le jeu avance à tour de rôle, et que l’interaction entre joueurs soit limitée, il n’y a pas de temps mort dans la partie. Pendant le tour de nos adversaires, on cherche à anticiper nos prochaines actions, à s’adapter en fonction des choix de nos concurrents. On se focalise sur les pistes, sur nos missions, sur nos plantes afin de chercher à développer notre score. Le suspense est bien présent car si certaines stratégies entraînent une évolution du score régulièrement en cours de partie, d’autres verront leurs récompenses uniquement en fin de partie, lors de l’évaluation finale.
Car pour marquer des points, on dispose de nombreuses options :
- Les lignes de notre plateau individuel nous permettent de satisfaire nos visiteurs grâce à des missions sous forme de combinaisons de niveaux de plantes
- Collectionner des animaux
- Faire la course aux points de victoire sur les pistes bourses, brouettes et pelles
- Choisir des actions qui apportent des points directs
- Compléter les colonnes de son plateau
Il est évidemment difficile de jouer sur tous les tableaux et la complexité des choix apporte un certain plaisir cérébral et ludique. Le jeu récompense nos espoirs avec des scores flatteurs et on apprécie de voir nos résultats progresser au fil des parties. Une fois le jeu bien maîtrisé, Botanicus vous invite à retourner votre plateau pour passer à une variante expert.
Rajeunissons nos parties avec la variante expert
Vu que cela ne semblait pas suffisant pour les créateurs, une variante expert est disponible au verso de vos plateaux. Ici, pas de fantaisies. Les mécaniques restent quasiment identiques mais les plateaux individuels sont maintenant asymétriques, un second jardinier arrive en début de deuxième manche et les déplacements sont plus chers. La stratégie avec les animaux est modifiée afin de créer un nouvel équilibre de la partie. Il faut reconnaître qu’après avoir joué quelques parties de la version de base, on se retrouve à suivre des schémas stratégiques aux lignes un peu trop marquées.
Cette version expert vient balayer nos habitudes et nous force à nous réinventer. Les plateaux asymétriques garantissent l’obligation de creuser notre esprit afin de trouver de nouveaux choix de priorités et d’optimisation. Botanicus vous promet une grande rejouabilité et vous invite toujours à vous dépasser.
Botanicus, verdict
Botanicus est un jeu profond autour du thème de la botanique mais qui saura satisfaire les néophytes du jardinage. Les auteurs sont allés jusqu’au bout des choses, pour vous offrir un jeu avec une prise en main relativement rapide, vous demandant de gérer de nombreux éléments simples, et où la complexité réside dans vos choix d’optimisation. Les joueurs sont vite immergés dans leur jardin et doivent cultiver leur capacité cérébrale afin de bien choisir leurs priorités.
On a aimé :
- Un jeu qui fait pousser vos neurones sans avoir besoin d’engrais
- Des règles aussi bien arrangées qu’un jardin à la française
- Une rejouabilité qui fleurit saison après saison
On a moins aimé :
- Des couleurs aussi ternes qu’un jardin en hiver
- Un design qui aurait besoin d’un peu d’engrais créatif
- Des parties à deux qui manquent de pollinisation croisée
C’est plutôt pour vous si :
- Votre cerveau a besoin d’être arrosé quotidiennement
- Vous préférez cultiver des points de victoire que des mauvaises herbes
- Les mots latins vous font moins peur qu’un plant de tomates malade
Ce n’est plutôt pas pour vous si :
- Votre idée du jardinage se limite à regarder pousser votre gazon
- Vous cherchez un jeu aussi simple qu’une pâquerette
- La seule plante que vous ayez réussi à garder en vie est en plastique
Bien que j’aurais apprécié une esthétique moins austère et plus florissante, le jeu se rattrape par une profondeur et une rejouabilité garantie par la variante expert asymétrique. Le jeu fonctionne parfaitement à 3 et 4 joueureuses. Un petit peu moins à 2. C’est un outil idéal pour pousser votre cerveau dans une mécanique fluide qui cache sa complexité sous une belle couronne de fleurs.
Botanicus est comme un jardin zen : simple en apparence, mais qui cache une profondeur insoupçonnée sous sa surface soigneusement ratissée.
Très bon.
Note : 4 sur 5. Botanicus chez Philibert Botanicus chez Play-in- Date de sortie : Septembre 2024
- Langue : Francaise
- Assemblé en : Allemagne
- ITHEM : 4 sur 5. Pour en savoir plus sur l’ITHEM dans les jeux de société, c’est ici.
- IGUS : 2 sur 5. Pour en savoir plus sur l’IGUS dans les jeux de société, c’est ici.
- EcoScore : A. Si vous voulez en savoir plus sur l’EcoScore dans les jeux de société, c’est ici
- Label Dé Vert : Oui. Pour en savoir plus sur le label Dé Vert, c’est ici.
- Création : Vieri Masseini, Samuele Tabellini Ferrari
- Illustrations : Franz-Georg Stämmele, Marcel Gröber
- Édition : Hans im gluck
- Nombre de joueurs et joueuses : 2 à 4 (Un peu moins bien à 2)
- Âge conseillé : dès 10 ans (je dirais dès 12 ans)
- Durée : De 45 à 60 mins
- Thème : Botanique, nature
- Mécaniques principales : Programmation, Combinaison, Placement d’ouvriers. Pour en savoir plus sur les différentes mécaniques de jeux, c’est ici.
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L’article Botanicus : Quand la main verte devient matière grise est apparu en premier sur Gus & Co.