🌳 Tree Society : pourquoi ce jeu aux mécaniques prometteuses peine à décoller. Deux mécaniques géniales noyées dans un jeu poussif.


Article écrit par Loïc. Breton d’origine et exilé depuis peu en Suisse (pour son chocolat, surtout), Loïc vit et respire jeux de société. Il est toujours prêt à sortir cartes et plateaux pour s’amuser et partager sa passion débordante. Joueur dans l’âme, sa devise est « Une petite partie, entre deux arrêts de bus ? ».

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Tree Society

Tree Society

⚠ Avertissement : Dans un souci de transparence envers notre communauté, nous tenons à préciser que cet article reflète notre opinion personnelle sur le jeu. Nous n’avons reçu aucune contrepartie de la part de l’éditeur du jeu. Nous avons acquis et testé le jeu de façon indépendante, sans lien commercial avec son éditeur. Les avis présentés ici représentent notre analyse honnête et impartiale du jeu, basée sur notre propre expérience.


En bref :

  • Deux mécaniques économiques ingénieuses gâchées par un rythme lent et une absence totale d’interaction
  • Une expérience qui ne fonctionne qu’à 2, à éviter absolument à 3-4
  • Un jeu expert (12+ ans) déguisé en jeu familial, sauvé uniquement par sa démarche écologique exemplaire

Dans un marché des jeux de société saturé où chaque mois, chaque semaine apportent son lot de nouveautés, certains titres tentent de se démarquer en visant la cime des arbres. C’est le pari ambitieux – peut-être trop – de Tree Society, le dernier-né de Next Move Games, écurie Asmodee, qui nous promet une civilisation arboricole unique en son genre.

Mais derrière ses jolies illustrations pastel aquarelles et ses promesses verdoyantes, ce jeu ne serait-il pas qu’un arbre qui cache une forêt de déceptions ? Grimpons dans ses branches pour comprendre pourquoi cette ascension ludique laisse un goût plutôt… amer.

Une mécanique qui ne tombe pas loin de l’arbre

Commençons par le cœur du jeu : un savant mélange de gestion de ressources et de construction qui repose sur trois piliers fondamentaux. Chaque tour se décompose en trois phases distinctes : la vente de fruits, la construction, et une phase de repos – parce que même les meilleurs architectes arboricoles ont besoin de souffler un peu !

La mécanique de vente des fruits est particulièrement intéressante : vous gagnez autant de pièces qu’il y a d’exemplaires de ce fruit visibles sur la table. Une idée qui semble simple sur le papier mais qui crée une interaction (la seule !) subtile et indirecte. Vous pensiez être malin en accumulant toutes les pommes ? Surprise : vos adversaires en profitent autant que vous !

Des guildes hautes en couleur

L’originalité de Tree Society réside dans son système de guildes. Les architectes, banquiers, marchands et écrivains (pour la toute première partie de découverte, on peut en prendre d’autres ensuite, plus balèzes) apportent chacun leur touche unique à votre société arboricole. Chaque guilde propose des bonus, combos et stratégies différentes, créant un véritable arbre (dans tous les sens du terme) des possibles en termes de gameplay.

Les cartes de guilde se développent sur trois niveaux, comme un arbre qui grandit progressivement. Certaines offrent des bonus immédiats, d’autres des capacités permanentes qui peuvent créer des combos savoureux. C’est un peu comme si vous cultiviez un verger stratégique : chaque décision de plantation (ou plutôt de construction) peut porter ses fruits plus tard dans la partie.

Tree Society matos

Une économie qui ne tient pas qu’à un fil

L’aspect économique du jeu mérite qu’on s’y attarde. Le système de double bourse (sacoche et coffre) ajoute une dimension intéressante à la gestion des ressources. Vous ne pouvez garder que deux pièces dans votre sacoche à la fin de votre tour – un mécanisme qui vous force à planifier vos dépenses avec précision. C’est comme gérer un budget de rénovation pour votre cabane dans les arbres : il faut savoir investir au bon moment !

Les fruits avec bonus (symbolisés par une petite feuille) ajoutent une couche supplémentaire de réflexion : faut-il les vendre maintenant pour profiter du bonus immédiat, ou attendre que leur valeur augmente ? Ces choix tactiques donnent du relief à chaque tour de jeu.

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Des hauteurs vertigineuses… et quelques branches mortes

Si Tree Society brille par son originalité, économique notamment, il n’est pas exempt de défauts. Le temps de jeu peut parfois sembler déséquilibré : les parties oscillent entre « trop long » et « déjà fini ? ».

La mécanique de fin de partie, déclenchée dès qu’un joueur accumule six symboles sur ses cartes complétées, peut parfois surprendre par sa soudaineté. C’est un peu comme si vous organisiez un grand banquet dans les arbres et que soudain, quelqu’un décidait que c’était l’heure de rentrer – juste au moment où vous commenciez à vraiment vous éclater !

Une direction artistique qui prend de la hauteur

Parlons un peu d’esthétique : les illustrations de Tree Society méritent vraiment qu’on s’y attarde. L’ambiance post-apocalyptique cosy (oui, vous avez bien lu !) en mode pastel aquarelle est particulièrement réussie. Les cartes dépeignent un monde où la nature a repris ses droits, mais d’une manière accueillante plutôt que menaçante. C’est comme si Studio Ghibli rencontrait Mad Max, mais en beaucoup, beaucoup plus chaleureux ! Oui, on dirait la commu du tout dernier Mad Max / Furiosa.

Les composants sont de qualité, avec des pièces agréables à manipuler et des cartes au format généreux. Les petits marqueurs en forme d’arbre sont particulièrement charmants – même si leur manipulation peut parfois s’avérer délicate quand votre société prend de la hauteur.

Les deux pépites économiques

Si Tree Society était une recette de cuisine, ces deux mécaniques seraient ses ingrédients secrets, ceux qui font dire « Ah, c’est donc ça qui donne ce petit goût particulier ! »

Le marché des fruits : une leçon d’économie ludique

Première pépite : le système de vente des fruits. C’est brillant de simplicité mais diablement malin dans son exécution. Vous vendez une cerise ? Comptez toutes les cerises visibles sur la table, y compris la vôtre. Chaque cerise visible vous rapporte une pièce.

C’est comme si le cours des fruits était défini par leur présence visible – une sorte de bourse des fruits en temps réel.

La double bourse : un casse-tête délicieux

Deuxième pépite : le système de double bourse, avec sa sacoche (limitée à 2 pièces en fin de tour) et son coffre (stockage pour le tour suivant). Cette distinction crée une tension permanente absolument délicieuse.

C’est comme gérer un compte courant et un livret A, mais en plus fun :

  • La sacoche force à dépenser intelligemment
  • Le coffre permet de planifier sur le moyen terme
  • Les bonus qui remplissent le coffre deviennent stratégiques
  • La limitation à 2 pièces en sacoche crée des dilemmes croustillants

La combinaison de ces deux systèmes est particulièrement savoureuse. Parfois, vous vendrez un fruit non pas parce que son prix est optimal, mais parce que vous avez besoin de remplir votre coffre via un bonus spécifique. D’autres fois, vous garderez précieusement vos deux pièces en sacoche pour pouvoir réagir au début du tour suivant.

C’est là que le génie du jeu se révèle : ces deux mécaniques créent un véritable « moteur » économique où chaque décision compte. C’est un peu comme si vous étiez à la fois trader en fruits exotiques et gestionnaire de patrimoine – mais sans le stress de la vraie bourse ni les frais bancaires !

Les puristes des jeux économiques apprécieront particulièrement comment ces systèmes s’entremêlent. Et le plus beau ? Tout cela reste parfaitement digeste pour les nouveaux joueurs et joueuses. C’est ce qu’on appelle avoir le beurre, l’argent du beurre et… les fruits du boulanger !

Une boîte qui a la fibre écologique

Dans un monde ludique où le plastique est encore roi, Tree Society fait souffler un vent de fraîcheur avec son engagement écologique. Next Move Games n’a pas fait les choses à moitié : ce jeu sur les arbres respecte véritablement son thème jusque dans sa conception.

Ouvrez la boîte, et vous constaterez immédiatement la différence :

  • Adieu, thermoformage plastique envahissant
  • Au revoir, sachets plastiques omniprésents
  • Sayonara, film cellophane superflu
  • Ciao, petits jetons en plastique

À la place, on découvre :

  • Des sachets en papier kraft pour le rangement
  • Des pièces en bois véritable (un vrai plaisir tactile !)
  • Des cartes en papier cartonné de qualité
  • Un insert en carton intelligent et fonctionnel

Cette approche éco-responsable prouve qu’il est possible de créer un jeu de qualité sans sacrifier la planète sur l’autel du « c’est plus pratique ». L’expérience de déballage s’en trouve même améliorée – fini le concert de plastique qui craque et ces emballages impossibles à ouvrir sans ciseau !

Petit bémol tout de même : le jeu est produit en Chine, ce qui vient un peu ternir son bilan carbone. On aurait aimé une production locale pour aller jusqu’au bout de la démarche écologique. Mais ne boudons pas notre plaisir : c’est un premier pas dans la bonne direction, et espérons que d’autres éditeurs suivront cet exemple.

Car oui, la commu, on peut avoir une ludothèque ET une conscience environnementale. Tree Society le prouve avec élégance, comme quoi construire sa civilisation dans les arbres n’implique pas nécessairement de détruire la forêt au passage !

Un jeu de société éco-responsable mais produit en Chine, ça vous semble :
  • Paradoxal mais c'est un premier pas
  • Totalement contradictoire
  • L'essentiel est l'absence de plastique
  • Je préfère du plastique mais produit localement
  • L'éco-responsabilité n'influence pas mes achats
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Un thème qui ne tient qu’à un fil… d’arbre

Parlons franchement : si vous cherchez une expérience thématique immersive où chaque action fait sens avec l’histoire, passez votre chemin. Tree Society, c’est un peu comme ces films d’action où le scénario n’est qu’un prétexte pour enchaîner les cascades spectaculaires. Ici, les mécaniques sont les vraies stars du show, et le thème… disons qu’il fait de la figu.

Certes, les illustrations sont charmantes. Cette société post-apocalyptique cosy qui vit dans les arbres a quelque chose d’enchanteur, comme si Studio Ghibli avait croisé Mad Max lors d’un pique-nique dominical. Mais essayez d’expliquer pourquoi vendre des fruits vous permet de construire des maisons dans les arbres, ou quel est le rapport entre les écrivains et les points de victoire… Vous risquez de vous emmêler les branches !

Le décalage thème-mécanique se ressent particulièrement dans :

  • Le système de vente de fruits (pourquoi le prix dépend-il du nombre de fruits visibles ?)
  • La construction des bâtiments (on monte des niveaux, certes, mais pourquoi ?)
  • Les guildes (quel est le lien entre leurs pouvoirs et leurs rôles supposés ?)
  • Le système de double bourse (un concept abstrait sans justification thématique)

Mais est-ce vraiment un problème ? Pas nécessairement. Tree Society assume pleinement sa nature (c’est le cas de le dire) de jeu moderne sophistiqué où les mécaniques priment. Ce n’est pas forcément un défaut – après tout, certains des meilleurs jeux de stratégie ont des thèmes aussi minces qu’une feuille de printemps.

Si vous êtes du genre à apprécier un jeu pour la beauté de ses mécaniques plutôt que pour son immersion thématique, vous serez aux anges. Pour les autres, considérez Tree Society comme une excellente boîte à outils ludique qui se pare d’un habillage charmant mais… superficiel. Après tout, on ne juge pas un arbre à son écorce, non ?

8 ans selon la boîte ? Permettez-nous d’en douter

Parlons un instant de cet éléphant dans la pièce – ou plutôt de cet écureuil dans l’arbre : l’âge recommandé. Next Move Games annonce fièrement « dès 8 ans » sur la boîte, une estimation aussi optimiste qu’un marchand de parapluies en plein désert.

Soyons honnêtes : entre…

  • La gestion d’une double économie (sacoche/coffre)
  • Les combos à plusieurs niveaux
  • Le timing des ventes de fruits
  • La planification à long terme
  • Les calculs constants d’optimisation

…on est plus proche d’un cours de gestion d’entreprise que d’une partie de Candy Land.

Mon fils de 9 ans, pourtant habitué aux jeux de société, s’est senti complètement perdu après deux tours, a rapidement décroché face aux calculs constants et aux choix tactiques à effectuer.

Notre conseil ? Comptez plutôt 12 ans minimum pour une première partie, et encore :

  • Avec un adulte pour accompagner
  • En mode « découverte » des mécaniques
  • Sans trop se soucier de l’optimisation
  • En acceptant que les premières parties seront « d’apprentissage »

C’est un peu comme mettre un enfant de 8 ans devant un cours de compta : techniquement, il peut comprendre les chiffres, mais de là à saisir les subtilités de l’amortissement linéaire…

Une suggestion pour l’éditeur : parfois, l’honnêteté paie. Un « 12+ » sur la boîte aurait évité bien des frustrations familiales et quelques crises de larmes devant des calculs de rendement fruitier.

À deux c’est mieux : anatomie d’un parfait « jeu vaisselle »

Si Tree Society était sur une application de rencontres, son profil indiquerait clairement « recherche partenaire unique pour parties endiablées ». Et pour cause ! À deux, ce jeu révèle sa véritable nature, comme un fruit parfaitement mûr prêt à être cueilli.

« Jeu vaisselle », dites-vous ? Absolument ! Et c’est un compliment. Pour les non-initiés, un « jeu vaisselle » est ce petit bijou ludique qu’on peut sortir pendant que le gratin dauphinois cuit au four ou que la vaisselle du dimanche sèche tranquillement. Le genre de jeu où le temps entre deux tours ne vous donne pas envie de réorganiser toute votre collection de jeux par ordre alphabétique inversé.

À deux, Tree Society maintient un rythme aussi fluide qu’un smoothie aux fruits frais :

  • Tours rapides (2-3 minutes maximum)
  • Calculs simplifiés (moins de fruits à compter)
  • Interaction plus directe
  • Temps mort minimal

En revanche, dès qu’on passe à trois ou quatre, le soufflé retombe plus vite qu’un pudding mal préparé. Les temps d’attente s’allongent, et vous pourriez avoir le temps de :

  • Rédiger votre autobiographie
  • Apprendre le mandarin
  • Élaborer une théorie sur la physique quantique
  • Terminer cette fameuse vaisselle (et celle du voisin)

Notre conseil ? Gardez Tree Society pour vos soirées en duo ou vos après-midis tranquilles à deux. C’est là qu’il brille de mille feux, comme une cerise bien mûre au soleil. À plus nombreux, préférez des jeux plus adaptés aux grands groupes, sauf si vous avez une dissert’ à rédiger entre deux tours.

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Le syndrome du « solo-multi » : quand chacun joue dans sa branche

Admettons-le : si Tree Society était une soirée, ce serait ce dîner où chaque invité reste scotché à son téléphone. Techniquement, vous êtes ensemble… mais en réalité, chacun vit sa meilleure vie dans sa bulle.

Le jeu souffre d’un cas sévère de ce qu’on appelle dans le milieu le syndrome du « solo-multi » : vous êtes plusieurs autour de la table, certes, mais vous pourriez tout aussi bien être seul dans votre salon à jouer contre des fantômes. L’interaction se limite à :

  • Compter les fruits des autres (passionnant…)
  • Constater que quelqu’un a pris la carte que vous convoitiez (frustrant…)
  • Annoncer « c’est à qui ? » toutes les 3 minutes (gênance 3’000…)

Bien sûr, les défenseurs du jeu argueront qu’il existe une « interaction indirecte » à travers le marché des fruits et le choix des cartes. C’est un peu comme dire qu’il y a une interaction sociale dans un supermarché parce que les autres clients influencent le stock disponible. Techniquement vrai, mais bon…

Cette froideur ludique est particulièrement flagrante quand :

  • Vous élaborez votre stratégie sans jamais avoir besoin de regarder ce que font les autres
  • Les combos des autres n’affectent en rien votre développement
  • La fin de partie peut arriver sans que vous ayez échangé un seul mot
  • Vous réalisez que vous auriez pu faire la même partie en solo

C’est d’autant plus dommage que le thème appelait naturellement à plus de collaboration ou d’interaction : on construit supposément une société dans les arbres, pas des studios d’ermites ! Même les écureuils ont plus d’interactions sociales dans leur arbre.

Si vous aimez les expériences multi-solitaires où chacun peut optimiser son petit moteur sans être dérangé par ces empêcheurs de tourner en rond que sont les autres joueureuses, vous serez aux anges. Pour les autres, ceux qui cherchent de vraies interactions sociales dans leurs jeux, Tree Society risque d’être aussi chaleureux qu’un pic-nic en Antarctique.

Une suggestion pour réchauffer l’ambiance ? Transformez le jeu en expérience sociale en commentant de manière théâtrale chaque action : « Ah, tu vends des pommes ? FASCINANT ! Raconte-moi TOUT sur ta stratégie de vente de fruits ! » Au moins, vous aurez créé artificiellement l’interaction que le jeu ne propose pas naturellement.

Tree Society, verdict final

Pour conclure : faut-il grimper dans cet arbre ?

Si vous aimez les jeux de gestion qui ne se prennent pas trop au sérieux tout en offrant de vraies possibilités stratégiques blindées de combos dans tous les sens, Tree Society mérite clairement une place dans votre collec’. C’est un jeu qui trouve son public idéal chez les joueurs intermédiaires, ceux qui ont dépassé le stade des jeux familiaux mais qui ne veulent pas non plus passer trois heures à calculer le rendement optimal de chaque action.

Avec un prix de vente autour de 30-35€, Tree Society offre un rapport qualité-prix plus que correct. C’est le genre de jeu qui peut facilement devenir votre « comfort food » ludique – celui qu’on sort quand on veut passer un bon moment sans trop se prendre la tête, tout en ayant suffisamment de matière grise à se mettre sous la dent.

Ou pas.

Après plusieurs parties de Tree Society, force est de constater que ce jeu est comme un beau fruit qui s’avère fade une fois croqué. Malgré deux mécaniques économiques intelligentes et une démarche écologique louable, l’expérience globale laisse un goût d’inachevé en bouche.

Ce qui semblait prometteur sur le papier se révèle être un exercice poussif et solitaire :

  • Des tours qui s’étirent comme un chewing-gum au soleil
  • Une interaction aussi présente qu’un ours polaire au Sahara
  • Un thème qui tient à peu près autant que des bâtons dans du sable
  • Un rythme plus lent qu’une tortue arthritique

Au final, difficile de recommander chaudement ce titre qui souffre du syndrome « tout ça pour ça ». Les fans de jeux de gestion trouveront ailleurs des expériences plus riches et dynamiques. Everdell, par exemple, propose une construction de moteur bien plus satisfaisante, et Wyrmspan offre une expérience multi-solitaire paradoxalement plus engageante.

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En bref :

  • Un jeu qui promet monts et merveilles mais accouche d’une petite colline
  • Sauvé par deux mécaniques économiques malignes et une démarche éco-responsable
  • À réserver aux duos patients qui aiment les expériences contemplatives

On a aimé :

  • Les deux mécaniques économiques (enfin un jeu où l’inflation n’existe pas !)
  • L’éco-conception exemplaire (zéro plastique, comme nos grands-parents)
  • La rejouabilité à deux joueurs (parfait pour les disputes conjugales)
  • La qualité des composants en bois (ça sent bon la forêt)
  • Les illustrations charmantes (même si on ne sait toujours pas si c’est post-apo ou féerique)

On a moins aimé :

  • Le rythme à 4 (idéal pour finir votre série Netflix entre deux tours)
  • L’absence d’interaction (plus solitaire qu’un ermite misanthrope)
  • Le thème qui flotte comme un fantôme (on aurait pu vendre des chaussettes, ça n’aurait rien changé)
  • Le « dès 8 ans », clairement pas indicatif
  • Les temps de calcul (sortez les calculettes et les tableurs Excel)
  • La production en Chine (l’éco-conception qui fait le tour du monde)

C’est plutôt pour vous si…

  • Vous êtes un joueur zen qui médite entre chaque tour
  • Les jeux multi-solitaires sont votre péché mignon
  • Vous adorez compter les fruits des autres (c’est très spécifique comme passion)
  • Vous cherchez une excuse pour ne pas parler à vos amis pendant 45 minutes
  • Les arbres sont votre passion secrète (mais vraiment secrète, vu le thème)

Ce n’est plutôt pas pour vous si…

  • Votre patience équivaut à celle d’un enfant de 3 ans devant un paquet de bonbons
  • Vous pensez qu’un « engine building » est un cours de mécanique automobile
  • L’interaction pour vous n’est pas optionnelle dans un jeu de société
  • Vous détestez faire des maths pendant vos loisirs
  • Vous espériez vraiment construire une civilisation arboricole (spoiler : vous vendez surtout des fruits)

Tree Society est finalement comme cette recette de cuisine qui a l’air géniale sur Pinterest mais qui donne des résultats mitigés dans votre cuisine : les ingrédients sont bons, la présentation est jolie, mais quelque chose manque pour en faire un véritable coup de cœur. Gardez-le pour vos soirées jeux à deux, quand vous avez envie d’une expérience calme et réflexive – ou quand vous avez vraiment, vraiment besoin d’une excuse pour faire la vaisselle en silence.

Bof bof. Un jeu qui ne nous a pas élevés sur les cimes.

⭐⭐

Note : 2 sur 5. Tree Society chez Philibert Tree Society chez Play-in


  • Label Dé Vert : Non. Pour en savoir plus sur le label Dé Vert, c’est ici.
  • Création : Matthew Dunstan, Brett J. Gilbert
  • Illustrations : Chris Quilliams
  • Édition : Next Move
  • Nombre de joueurs et joueuses : 2-4 (insupportable à 3-4 !)
  • Âge conseillé : Dès 8 ans (en vrai, comptez plutôt 12 ans)
  • Durée : 45 minutes
  • Thème : Nature, post-apo, forêt
  • Mécaniques principales : Cartes, combos. Pour en savoir plus sur les différentes mécaniques de jeux, c’est ici.

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