La chaire Histoire et cultures de l'Asie centrale préislamique n'est pas la première chaire du Collège de France qui ait comporté l'Asie centrale dans son intitulé : il y avait eu auparavant celles de Paul Pelliot et de Louis Hambis, mais à la différence de celles-ci l'Asie centrale n'est plus présentée principalement du point de vue de l'expansion chinoise ; le fait qu'elle « parle » désormais par elle-même (par son archéologie, par son art, par ses langues et littératures anciennes dont la redécouverte tout au long du XXe siècle a été spectaculaire) est pleinement pris en compte. L'horizon géographique envisagé dans l'enseignement est principalement l'Asie centrale (ou « Asie moyenne ») dans sa définition ex-soviétique : les cinq républiques maintenant indépendantes, auxquelles d'ajoute l'Afghanistan. La période traitée va de la conquête achéménide (VIe s. av. n.è.) aux premiers siècles de l'islamisation. Même ayant souvent affirmé une puissante originalité culturelle, un carrefour tel que l'Asie centrale ne peut évidemment être traité sans prise en compte des grands empires qui ont interagi avec lui : l'Iran, le premier empire turc, la Chine, et aussi l'Inde à laquelle ma fonction actuelle de directeur de l'Institut d'études indiennes et de la collection de l'Institut de civilisation indienne et centrasiatique m'amène à prêter une attention particulière.